Association pour l’anthropologie du changement social et du développement
Association for the anthropology of social change and development

Plan foncier rural vs guichet foncier. Circulations et réinterprétations des instruments de formalisation des droits fonciers

Plan foncier rural vs guichet foncier. Circulations et réinterprétations des instruments de formalisation des droits fonciers

Auteur(s) : Lavigne Delville Philippe ;

La formalisation des droits fonciers en milieu rural est à l’ordre du jour depuis les années 1990. Deux instruments différents ont été mis au point dans le cadre des projets financés par l’aide française en Afrique. D’un côté, le Plan foncier rural, de l’autre les guichets fonciers. Les deux reposent sur la recherche d’une alternative à l’immatriculation foncière et la volonté de trouver des formes plus locales et plus adaptées de reconnaissance légale des droits.

Le Plan foncier rural (PFR) consiste en une cartographie de l’ensemble du terroir villageois. Mis au point en Côte d’Ivoire, où il n’a pas survécu aux opérations pilote, il très vite été importé au Bénin par l’Agence française de développement et la Banque mondiale. La méthode a été partiellement redéfinie au cours de deux projets pilote. Les opérations sont réalisées par des équipes de professionnels. Une expérimentation à échelle limitée a eu lieu au Burkina Faso sur financement AFD, mais la démarche n’a pas été retenu comme instrument de politique. Une tentative d’importation en Guinée par la Banque mondiale n’a pas réussi.

Le guichet foncier est une invention parallèle, mise au point à Madagascar. Il s’agit aussi de formaliser et d’administrer des droits fonciers relevant de certificats fonciers. L’accent est d’avantage mis sur l’institution d’administration des droits. La certification se fait à la demande, par une commission locale. Le guichet foncier a ensuite été exporté au Burundi, par a coopération suisse. Le terme apparaît aussi au Sénégal, poussé par l’expert de la Banque mondiale qui a été à l’origine de la réforme malgache.

Cette communication explorera les circulations internationales parallèles de ces deux instruments, et les réseaux d’experts et de bailleurs qui les ont promues et accompagnées.


Mot-clé : bailleurs de fonds, formalisation des droits fonciers, instruments d'action publique, et réseaux d'experts

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Production de summer flowers pour les marchés d’exportation au Kenya

Production de summer flowers pour les marchés d’exportation au Kenya

Auteur(s) : BENOIT Léa ;

Le Kenya est le principal fournisseur de l’Union européenne en fleurs coupées. Ces fleurs sont majoritairement des roses en monoculture sous serres mais pas seulement. Ainsi, le pays est également exportateur de summer flowers (fleurs d’été en climat tempéré produites toute l’année au Kenya), de seasonnal flowers (fleurs de contre-saison par rapport aux zones tempérées) ou encore de fleurs tropicales. Les premières sont les plus représentées. Elles peuvent être produites en plein air et en pleine terre et nécessitent donc moins d’investissements techniques. La production de ces fleurs est donc accessible à de petits exploitants qui n’auraient pas les moyens d’investir dans des serres pour produire des roses et qui vendent ensuite leurs fleurs via des coopératives et des exportateurs.

Cependant, les summer flowers sont également produites sur des exploitations détenues par d’importants investisseurs étrangers et kenyans, qui sont soit des producteurs de roses désireux d’élargir leur gamme (notamment en ayant des bouquets prêts pour l’export) soit des spécialistes des summer flowers. Ces investisseurs possèdent souvent plusieurs exploitations dans diverses régions du Kenya (voire d’Afrique de l’Est) et à diverses altitudes, ce qui leur permet d’avoir une gamme variée. Ils vendent également leurs fleurs via des exportateurs, ou eux-mêmes via les enchères hollandaises ou en direct par des contrats.

La présente communication portera sur ces summer flowers, objets de circulations dans un contexte d’économie globalisée, mais plus particulièrement sur les circulations (ou diffusions) induites par la culture de ces fleurs : circulations d’espèces et de variétés, de pratiques agricoles, entrepreunariales et commerciales, de normes etc. entre les pays consommateurs et un pays producteur (le Kenya) et entre les acteurs eux-mêmes au Kenya (producteurs, exportateurs, certificateurs, institutions gouvernementales etc.).

Comment les producteurs se partagent-ils la production et le marché (en termes de produits et d’espaces) ? Quelles espèces/variétés produisent-ils ? Qui choisit ces fleurs et sur quels critères (productivité, non-fragilité pour le transport, mode etc.) ? Par qui les variétés sont-elles créées ? Sont-elles créées pour et dans la zone intertropicale à l’instar des roses ? Les producteurs doivent-ils se réapprovisionner chaque année auprès des obtenteurs et multiplicateurs de variétés ? La mise en place de certifications (environnementales, sociales) est-elle indispensable pour exporter comme c’est le cas pour les roses ? Si oui, comment les petits producteurs qui n’ont pas les moyens de payer les audits individuellement se regroupent-ils et comment les coûts sont-ils répartis ? Les producteurs doivent-ils cultiver les mêmes fleurs et exporter sous le même non et/ou via le même exportateur pour être certifiés ? Y a-t-il des fleurs pour lesquelles il est plus facile de respecter les cahiers des charges ?

Cette communication sera basée sur des terrains au Kenya (juin 2018 et février 2020), aux Pays-Bas et en France.


Mot-clé : certification, commerce, exportation, fleurs coupées, et Kenya

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Migration transfrontalière, transport de marchandises et flux économiques autour de la filière fripes : cas des marchés de Kantamanto (Accra) et de Black market (Abidjan).

Migration transfrontalière, transport de marchandises et flux économiques autour de la filière fripes : cas des marchés de Kantamanto (Accra) et de Black market (Abidjan).

Auteur(s) : Koffi Léopold KOUAKOU ;

De récentes données montrent que 61% des émigrés Ouest Africains circuleraient au sein de la sous-région (Beauchemin et Lessault, 2014). Cette migration sous régionale s’inscrit dans le cadre des accords de libre circulation conclus par la CEDEAO (Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest).

Le Ghana et la Côte d’Ivoire, deux pays frontaliers d’Afrique de l’Ouest ayant des histoires politiques et économiques différentes sont parvenus à polariser l’espace migratoire et commercial Ouest Africain. Eberhardt et Teal (2010). La présence des ports maritimes d’Accra et d’Abidjan auxquels s’ajoute un réseau routier Ivoiro-Ghanéen dense ont permis de développer des activités marchandes renforcées par une intensification des circulations migratoires entre ces deux pays.

La sous-préfecture de Noé, frontière Ivoiro-Ghanéenne est un important espace de transit de marchandises qui sert de voie de passage de marchandises entre ces deux pays et à destination des pays situés de part et d’autre de la Côte d’Ivoire et du Ghana. À l’échelle des frontières, des espaces se connectent et des dynamiques économiques, sociales et spatiales se mettent en place. (Bennafla K.,1999 ; Hamez G., 2004 ; Mohamadou, 2016).

Les marchés, lieux de stockage et de distributions dans les zones urbaines constituent des points de repères et de départ de réseaux marchands qui se déploient à des échelles transfrontalières et aussi transcontinentales avec des acteurs multisitués que sont les migrants. (Poyau A., 2008 ; Sangvatanachai D., 2012 ; Mahamet, Garnier, 2012 ; Weber, 2009).

Les formes organisationnelles des acteurs qu’ils soient importateurs, transporteurs, grossistes, semi-grossistes ou détaillants, les liens socio – communautaires entre eux, leurs capacités de circuler en dehors des frontières donnent une spécificité aux circulations commerciales dans la plupart des villes africaines. (Mahaman M., 2015 ; Nassa, 2005)

Pris comme objet d’étude, Le commerce des fripes au sein des marchés de Shopping Abrogoua à Abidjan et de Katamanto à Accra présente des points fédérateurs qui allient des dynamiques transfrontalières dans les activités marchandes d’entrepreneurs migrants.  (Hansen ,2000 ; Bredeloup ,2016 ; de Haas ,2006). Totalisant 185.000 tonnes de fripes en 2017, Ces deux marchés d’ampleur sous régionale entretiennent entre eux d’importantes circulations de marchandises de fripes qui alimentent à leur tour d’autres marchés sous régionaux.

Nos enquêtes1 de terrains à Accra et à Abidjan basés sur des entretiens semi directifs auprès d’acteurs de la chaine de commercialisation et de transports des fripes et l’analyse  de données statistiques en lien avec cette activité nous permettent de développer deux idées principales :   la première présente les marchés urbains comme points de départ des circulations marchandes transfrontalières et transnationales  et la seconde présente des entrepreneurs migrants comme principaux acteurs des circulations marchandes au sein de l’espace Ouest Africain .

Notre étude porte sur l’interaction entre circulation commerciale de marchandises et dynamiques migratoires avec comme entrée les marchés de fripes Katamanto (Accra) et d’Adjamé (Abidjan).  La particularité de ce travail est de montrer le rôle d’acteurs migrants Ouest africains dans la consolidation et l’essor des échanges frontaliers.


Mot-clé : " marchés de fripes", "échanges", "entrepreneurs migrants", "réseaux commerciaux", "transfrontalier", "urbain", circulations, Frontière, et migration

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Colonies in Color – the Impact of New Media in Colonial Propaganda in the early 20th Century

Colonies in Color – the Impact of New Media in Colonial Propaganda in the early 20th Century

Auteur(s) : Jäger Jens ;

The new technology of color photography was quickly adapted by colonial propagandists in Germany. In 1907 a German publisher commissioned three photographers to take color photographs in the German colonies. These images circulated widely in Germany from 1910 onwards. They boosted interest in the imperial policies of the German Empire and proved to be effective instruments of colonial propaganda. The images were published way beyond the time of the German Empire and still feature in contemporary accounts of Germany’s colonial history. Many of the pictures taken between 1907 and 1909 are still used as illustrations, e.g. in Wikipedia.

The communication will present recent research on the images, their producers and their use before 1914. The argument will highlight those images taken in Togo in 1907/1908 by Robert Lohmeyer (1879-1959).


Mot-clé : "photography", Colonial Propaganda, Color Photography, German Empire, et Togo

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Nigerians in China: Health maintenance, circulation and everyday transnationalism in Guangdong Province

Nigerians in China: Health maintenance, circulation and everyday transnationalism in Guangdong Province

Auteur(s) : Adebayo Kudus ;

As the presence of Africans in China continues to intensify, the challenges they face in Chinese cities has attracted scholarly interests, particularly their healthcare-related barriers. However, little has been done to uncover how they navigate health problems through circular migration and transnational practices. The article explores the importance of circulation and everyday transnationalism in the health maintenance practices of Nigerian migrants in China. Situated within the growing literature on the presence and health challenges of Africans in Chinese cities, this contribution uses qualitative data from ethnographic fieldwork to analysing the modes and context of circulation and transnationalism in the health maintenance practices of Nigerians in Guangzhou, Guangdong Province.

This study was based on a data set collected from 52 Nigerian migrants in Guangzhou over the course of two visits in 2017. The current contribution, however, incorporated the views of a total of 37 Nigerians who discussed their health maintenance practices. A combination of qualitative interview techniques was used to collect data from the participants, all of whom were living in the Chinese city during fieldwork. Data analysis employed thematic and interpretative approaches while findings were reported using ethnographic summaries and verbatim quotes.

Findings revealed that circulation and transnational practices were crucial in the maintenance of health among Nigerians. For example, circular migrants operate as human transport infrastructure between Nigeria and China to import herbal medicines and hard-to-acquire pharmaceutical drugs on behalf of those residing in Guangzhou on a more or less permanent basis. Circular migrants fall into two groups: 1) those who visit Guangzhou market on a regular basis, and; 2) those known as ‘flyers’ whose sole drive was to import in-demand goods and distribute in the Nigerian migrant community at a profit. Meanwhile, migrants’ transnationalism for the maintenance of health involved flows of different kinds, particularly medical information and goods, with family members and medical professionals in Nigeria playing a major role. Whereas family members and relatives send commonly used drugs to migrants residing in China, doctors facilitate therapeutic flows, a practice that becomes important for migrants who have a pre-existing condition and had sustained trusting relations with his/her physician in Nigeria. Finally, while medical return migration was not always a choice for everyone, a return can sometimes be the last resort for some. Having a limited choice to embark on medical return was more prevalent with migrants that were undocumented. In some cases, return becomes inevitable, and some undertake such a journey when an illness is at the advanced/critical stage.

Despite the healthcare barriers they experience in Guangzhou, Nigerian migrants engage in a number of health maintenance practices to improve their health. This study underscored the importance of migrant circulation and transnational practices in the health maintenance practices of Africans in Chinese cities. It showed the ways that the social, cultural and political contexts and migrant ‘illegalities’ facilitate and inhibit health maintenance practices of Africans in contemporary China. The study contributes to the literature as it responds to the growing call for the adoption of a transnational lens for interrogating migration and health behaviours.


Mot-clé : "Africa-China relations", "circular migration", "medicinal commodities", "migrant health", et "transnationalism"

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