Association pour l’anthropologie du changement social et du développement
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La circulation des footballeuses en Afrique et dans le monde : exemple des joueuses du casa sport à Ziguinchor et des Amazones de Grand Yoff.

La circulation des footballeuses en Afrique et dans le monde : exemple des joueuses du casa sport à Ziguinchor et des Amazones de Grand Yoff.

Auteur(s) : Diaboula Banna ;

Banna Diaboula, Marame Cissé[1]

La circulation migratoire a toujours occupé  une place cruciale dans le football. Ainsi, au gré des opportunités, de plus en plus de joueuses se déplacent dans des villes ou pays dont les clubs sont capables de leur offrir des conditions sportives et financières. C’est le cas de certaines joueuses du Casa sport et du club de Grand yoff  les Amazones jouant dans des clubs de foot en Gambie, en Guinée Bissau ou en Europe. Les conditions de rémunération proposées par ces clubs confèrent à ce type de circulation une valeur de « marchandise » et mentalement, les footballeuses ont intégré la variable circulation et mobilité  à leur projet professionnel et leur engagement dans le football. En l’absence d’académies de football ou de centres de formation considérés comme les voies  pour intégrer des clubs internationaux, quelle chaîne (agents, organismes et mesures) se déploie dans les transferts internationaux de footballeuses ? Il n’est pas inutile d’analyser les mécanismes de prise en charge des transferts.  Il s’avère que l’intégration d’un club découle de longues démarches qui laissent supposer qu’elles sont productrices d’empowerment, et d’agency donc d’une aptitude  d’accroitre ses capacités de manière individuelle ou collectif pour faire face aux  discriminations dans le football. Comme le montre Piraudeau (2017)[2] « chaque migration de joueuse a sa propre histoire », les motivations, les opportunités, les trajectoires des unes des autres peuvent ainsi différer selon l’âge, le contexte socio-économique et le milieu d’origine. Par ailleurs, l’essor des circulations de joueuses a mis en évidence la prééminence  d’une logique de compétition sur  la logique d’engagement qui a longtemps prévu.  La compétition sportive entraine une amélioration des qualités physiques. Ainsi, « la configuration corporelle se transforme selon les modes de sollicitation du corps dans la pratique et se donne à voir avec des caractéristiques typiquement masculines » Lachhebla (2013)[3]. En intégrant le modèle de jeu masculin, les footballeuses en incorporent des usages corporels qui façonnent leur corps et qui interroge les définitions traditionnelles du genre. On peut se demander  quelles  opportunités, ressources et stratégies  les footballeuses mobilisent- elles pour construire « une chaine de progrès » qui mène à une carrière internationale ? Quelle influence ces mobilités ont –elles  sur le « travail sur les corps » et sur les rapports sociaux de sexe ? C’est autour de ce questionnement que se structure cette communication.

[1] Banna Diaboula et Marame Cissé  sont respectivement Doctorante  et chercheure post-doc dans le cadre de la recherche « Kick it like a girl ! Young women push themselves through football in the African public space», financée par le programme R4D / FNSDDC, dans le cadre d’un partenariat entre la HES SO Travail et Santé Lausanne, l’Institut de hautes études internationales et du développement de Genève l’IHEID, le GESTES de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis/ Sénégal et l’IRSA de l’Université catholique d’Afrique centrale /Cameroun.

[2]Bertrand Piraudeau, « Les migrations internationales des footballeuses : un regard géographique » dans Staps 2017/2 (n°116), pages 75 à 99.

[3] Monia Lachheb, « Devenir footballeuse en Tunisie », Cahiers d’études africaines, 209-210 | 2013, mis en ligne le 06 juin 2015, consulté le 10 mars 2020. URL : http://journals.openedition.org/etudesafricaines/17382


Mot-clé : Afrique, Amazones, casa sport, circulation, Footballeuses, Grand Yoff, Monde, et Ziguinchor

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Circulation des exciseuses et de leurs clientes : comprendre la transfrontalité de la pratique de l\’excision entre le Mali et le Burkina Faso

Circulation des exciseuses et de leurs clientes : comprendre la transfrontalité de la pratique de l\’excision entre le Mali et le Burkina Faso

Auteur(s) : KONE OUSMANE ;

L’excision est une pratique culturelle ou un “marquage du corps de la femme” qui consiste à faire l’ablation d’ une partie du clitoris et/ou des petites et/ou des grandes lèvres de la fille, s’inscrivant dans la logique de l’identité culturelle des peuples qui la pratiquent. Selon l’OMS (organisation mondiale de la santé), 130 à 140 millions de femmes et de fillettes sont excisées à travers le monde[1], et 2 à 3 millions de fillettes subissent chaque année cette pratique[2]. La plupart des femmes et des fillettes excisées vivent en Afrique, précisément dans 28 pays.

Malgré ses conséquences néfastes sur la santé sexuelle et reproductive de la femme[3], la pratique de l’excision (encore appelée «mutilation génitale féminine») perdure dans certains pays à l’instar du Mali et du Burkina Faso, deux pays frontaliers, qui affichent respectivement 89 %[4] et 67,6 %[5] de femmes excisées (15-49 ans).

Dans ces deux pays, objets de notre étude, malgré les efforts des gouvernements respectifs, des acteurs de la société civile et des partenaires au développement, l’abandon de la pratique se heurte à un grand défi : la circulation des exciseuses et de leurs clientes entre les deux pays, notamment à la frontière. Ainsi, parle-t-on de plus en plus de transfrontalité de la pratique. Cette circulation spatiale des exciseuses et de leurs clientes s’explique essentiellement, d’une part, par la présence d’une loi interdisant la pratique au Burkina Faso, cela, depuis 1996, et d’autre part, par son absence totale au Mali malgré la pression des organisations féminines et des bailleurs de fonds.

À travers cette communication qui s’inscrit dans une perspective socio-anthropologique, nous tentons de comprendre et d’expliquer la dimension spatiale de cette circulation des exciseuses et de leurs clientes, notamment l’émergence de l’espace frontalier comme lieu de passage. Toute chose qui permettra de comprendre les transformations socio-spatiales favorisant (ou non) l’abandon de la pratique. Plus précisément, il s’agira de répondre aux questions suivantes: Comment se déroule, du point de vue spatial, la circulation des exciseuses et de leurs clientes à la frontière Mali-Burkina Faso? Comment ces circulations et la transfrontalité de la pratique qu’elles entraînent, constituent-elles un enjeu de genre?

Notre communication tentera de répondre à ces questions. Pour ce faire, nous nous focaliserons sur des données empiriques collectées en 2018 dans la région de Mopti (région frontalière du Mali avec le Burkina) ainsi que sur la riche littérature grise et scientifique sur le sujet.

[1] OMS (2010), Mutilations sexuelles féminines, Genève, OMS.

[2] UNICEF (2010), La dynamique du changement social : Vers l’abandon de l’excision/mutilation génitale féminine dans cinq pays africains, UNICEF/ Centre de recherche Innocenti, Florence.

[3] Valma, Joannah (2008), Évolution de la pratique et de la perception au Burkina Faso entre 1998 et 2003, Montréal, Université de Montréal.

OMS (2010), Mutilations sexuelles féminines, Genève, OMS.

[4] Institut National de la Statistique du Mali (2019), Enquête démographique et de santé du Mali 2018 (EDSM-VI), INSTAT, Bamako.

[5] Institut national de la statistique et de la démographie du Burkina Faso (2015), Enquête Multisectorielle Continue (EMC), INSD, Ouagadougou.

 


Mot-clé : Burkina Faso, circulation, contrôle de la sexualité féminine, exciseuses, excision, Mali, et transfrontalité

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État des lieux des modes de gestion de la diversité cultivée par les paysans dans deux sites du bassin arachidier au Sénégal : la coexistence comme nouvelle normalité ?

État des lieux des modes de gestion de la diversité cultivée par les paysans dans deux sites du bassin arachidier au Sénégal : la coexistence comme nouvelle normalité ?

Auteur(s) : Faye Ndeye Fatou ; Cobelli Océane ; Beaurepaire Sophie ; Labeyrie Vanesse ;

Les politiques agricoles et les programmes de développement soutiennent la structuration des filières de production de semences certifiées au Sénégal, notamment pour l’arachide et le mil. Or la littérature montre que la diversité des espèces et des variétés permet de valoriser des environnements hétérogènes et de limiter le recours aux intrants. Favoriser l’accès des agriculteurs à cette diversité est donc crucial dans l’objectif d’accompagner la transition agro écologique. Cela est d’autant nécessaire en Afrique de l’Ouest où l’accès aux intrants peut être limité du fait du manque de moyens. Dans ce contexte, la diversité des espèces et des variétés est le principal levier d’action des agriculteurs. L’objectif général de cet article est de décrire comment s’organise les modalités de coexistence entre les variétés paysannes et celle issues de la recherche dans les exploitations agricoles familiales. Il cherche notamment à étudier les sources d’approvisionnement en semences et les différentes fonctions remplies par les espèces et variétés cultivées. Les données utilisées proviennent d’enquêtes ménages et de focus groupes menés dans le bassin arachidier du Sénégal. Au total, 102 ménages ont été enquêtés dans les zones de Niakhar (ouest du bassin arachidier) et Koungheul (est du bassin arachidier). Quatre espèces ont été ciblées : l’arachide (Arachis hypogaea), le mil (Pennisetum glaucum), le niébé (Vigna unguiculata) et le gombo (Abelmoschus esculentus). Ces espèces sont cultivées par la grande majorité des ménages dans les zones d’étude et remplissent des fonctions vitales au sein des ménages.  Les informations suivantes ont été collectées : (i) : les assemblages d’espèces et de variétés cultivées en 2017, et l’origine des variétés (paysannes, issues de la recherche) pour le mil, l’arachide, le niébé et le gombo ; (ii) leurs valeurs du point de vue des agriculteurs et agricultrices ; et (iii) les pratiques d’approvisionnement en semences. Les résultats des analyses montrent que les exploitations cultivent une diversité d’espèces et de variétés. Elles associent des valeurs différentes aux variétés paysannes ou issues de la recherche et mettent en avant leurs complémentarités. Les exploitations familiales du bassin arachidier ont recours à une diversité de sources de semences, avec une prédominance de l’autoproduction. La proportion de ces différentes sources varie entre espèces, selon leurs caractéristiques biologiques et leurs usages sociaux et économiques. Le recours aux semences certifiées reste minoritaire. De façon générale, l’accès des exploitations familiales à ces différentes variétés est permis par la coexistence d’une diversité de sources de semences, dont le maintien apparait comme un enjeu important pour leur fonctionnement.

 


Mot-clé : Afrique de l’Ouest, agrobiodiversité, approvisionnement, circulation, et semences

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Les réseaux de circulation des semences paysannes et « améliorées » issues de la recherche au Burkina Faso : entre superposition, croisements et perméabilité.

Les réseaux de circulation des semences paysannes et « améliorées » issues de la recherche au Burkina Faso : entre superposition, croisements et perméabilité.

Auteur(s) : ZONGO OUANGO BLAISE ;

Résumé

Les semences paysannes et « améliorées » issues de la recherche (maïs, mil, niébé et sorgho) s’inscrivent-elles dans un même système semencier ou dans des systèmes distincts régis par des règles contrastées entre logiques locales et enjeux nationaux ?

L’objectif de cette communication est d’analyser les différents réseaux de diffusion des semences et de circulation des semences. De Janvier-Avril 2018 une étude a été menée à ce sujet dans cinq villages de la province du Ziro au Burkina Faso, dont trois (Gallo, Petit Boro et Koutéra) dans la commune de Sapouy et deux (Sourou et Taré) dans la commune de Cassou. Des entretiens semi-structurés ont été réalisés auprès de producteurs semenciers et des services étatiques de semences à l’aide d’un guide d’entretien. Un questionnaire a été aussi utilisé pour enquêter les producteurs agricoles familiaux. Les résultats montrent plusieurs réseaux de circulation des semences qui se superposent dans les territoires et se croisent non seulement au sein des exploitations familiales mais aussi dans les champs qui juxtaposent plusieurs variétés interfécondes d’une même espèce. La création et la circulation des semences « améliorées » issues de la recherche datent principalement des années 1970 et est structurée au sein de l’organisation institutionnelle de la filière semencière depuis le 31 mars 2006 et en fonction des filières agricoles par espèce. Les semences paysannes sont sélectionnées circulent depuis des générations dans le cadre de réseaux d’échanges interpersonnels selon des liens de parenté, de voisinage et de connaissances plus ou moins proches qui permettent de s’approvisionner en semences, de diversifier et de conserver une grande diversité variétale. Dans les deux communes étudiées, il apparait que les agriculteur(rice)s appliquent les mêmes critères de choix pour l’approvisionnement en semences, qu’elles viennent de la filière institutionnalisée par la loi nationale semencière ou du système semencier local. Ainsi, quel que soit le réseau utilisé, il(elle) cherchera à évaluer la qualité de la semence (essai une première année puis culture en plein champ si la semence présente les qualités de production, de précocité, de goût et d’esthétique recherchées), mais aussi à s’approvisionner auprès de la source disponible au moment des semis. Le contexte d’incertitude climatique pousse actuellement les agriculteur(rice)s à rechercher des variétés à cycle court qui, dans la zone d’étude, sont principalement fournies par les variétés issues de la recherche. Cependant, les nombreux problèmes de disponibilité liés aux dysfonctionnements de la filière semencière nationale (faiblesse de stocks de semences certifiées subventionnées, date tardive de mise à disposition, mauvaise qualité ses semences certifiées) et le coût élevé d’achat de ces semences certifiées et des intrants qui les accompagnent limitent l’adoption de ces semences. Les pratiques montrent une prédominance très importante des semences paysannes. C’est la libre-circulation des semences, de la filière nationale aux systèmes semenciers locaux, qui permet le maintien d’une diversité biologique élevée et une production agricole exportatrice vers les villes. Mais il n’y a-t-il pas de risque de quitter le grenier pour le magasin de semences améliorées comme le souhaitent les producteurs semenciers ? Le repli sur un seul type de semences n’expose-t-il pas les producteurs à l’insécurité semencière et alimentaire ?


Mot-clé : Burkina Faso, Cassou, circulation, Réseaux, Sapouy, et semences

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“Border closure means nothing”: Securitization and Emerging Rice Smuggling Strategies along Nigeria-Benin Republic transport Corridor

“Border closure means nothing”: Securitization and Emerging Rice Smuggling Strategies along Nigeria-Benin Republic transport Corridor

Auteur(s) : Fatai Qudus Oludayo Tade ; Fatai Qudus ;

With increasing smuggling and importation of arms and ammunition through its land borders, Nigerian government shut its borders in 2019 to control illegal arms’ importation and smuggling with a view to promoting national security and grow local economy. While ‘border drill’ task force was set up with reported successes, scholars are yet to probe how border closure and securitization of transport corridors contributes to renegotiation of spaces and transport routes between smugglers and security agents and how such affects local economy. Using exploratory design executed with qualitative tools (Indepth interviews and participant observation) of data collection, we collected data from smugglers, security agents and traders of smuggled rice in Saki, a border community to Benin Republic in Oyo State. Findings show that despite the border closure, smugglers of rice have adapted new strategies of using ‘Okada’ to transport smuggled rice through newly created forest routes. With complex smuggling structure, which involve agents of the State (security agents), smugglers are able to negotiate their passages at security check points. They adapted new strategies of using slangs, symbolic significations and mobile communication to inform their members and sidestep security points. The study foregrounds how public policies influence creation of alternative smuggling routes, emergence of new trading partners and the deployment of digital technology to circumvent border securitization.


Mot-clé : Border, circulation, Crisis, Smuggling, et Space negotiation

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Voir le panel Réinventer les circulations en temps de “crises” / Reinventing circulations at times of “crisis” in West Africa

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