Bierschenk T., Chauveau J.-P. et Olivier de Sardan J.-P., 2000, Courtiers en développement: les villages africains en quête de projets, Paris, APAD/Karthala.
Toute agence de coopération ou toute ONG qui monte un ” projet ” en Afrique a besoin d’interlocuteurs locaux qui expriment les ” besoins ” ou les ” attentes ” des populations, tout en les formulant dans un langage susceptible de plaire aux bailleurs de fonds. Ces intermédiaires, qui assurent l’interface entre les destinataires du projet et les institutions de développement, drainent vers les villages les ressources de l’aide (la ” rente du développement “). En fait, loin d’être les opérateurs passifs d’une logique d’assistanat, ces ” courtiers en développement ” sont les personnages clés d’une quête de projets devenue centrale dans l’Afrique contemporaine. Pour la première fois les courtiers en développement font l’objet d’une étude systématique, qui apporte une perspective nouvelle sur le monde du développement. La série d’études empiriques de cas, ici proposée, a été menée dans divers pays (Sénégal, Bénin, Niger, Togo, Kenya et Rwanda) par une équipe de chercheurs africains et européens à partir d’une problématique socio-anthropologique commune. Elle entend éviter tout préjugé, tant positif (les courtiers comme émanation d’une ” société civile ” se dressant face à l’adversité) que négatif (les courtiers comme ” profiteurs ” d’une aide mal maîtrisée). L’ouvrage comporte une contribution théorique qui dégage les acquis principaux de ces études de cas. Il situe également le phénomène des courtages dans son contexte historique et scientifique.
Lire la note de lecture de D.Gentil publiée dans la Revue Tiers-Monde
et celle de Claude Freud dans les Cahiers d’études africaines.