Au prisme du travail :
capitalisme, développement et changement social
dans le Sud global
Colloque international de l’APAD 2024
Liège, 22-24 mai 2024
Le prochain colloque de l’APAD aura lieu à Liège, Belgique, du 22 au 24 mai 2024. Il propose d’analyser les dynamiques du capitalisme, du développement et du changement social dans le Sud global à partir du prisme du travail. Le travail peut être entendu ici comme toute activité qui procure des moyens d’existence aux individus et aux collectifs auxquels ils/elles participent. Loin de se limiter à l’emploi salarié, il englobe donc l’ensemble des pratiques économiques, qu’elles relèvent de la sphère de la production, de l’échange ou du « care ». Cette entrée par le travail et les moyens d’existence ouvre sur un large éventail de questions, qui touchent à la matérialité et aux techniques impliquées dans le travail ; à l’éthique et aux aspirations socioprofessionnelles ; aux arrangements familiaux liés au travail ; aux sociabilités dans et en dehors du travail ; aux carrières et aux trajectoires de mobilité sociale ; aux inégalités de genre, de classe, etc. qui structurent le marché du travail; aux formes de captation de la valeur et d’accumulation de capital ; ou encore aux politiques du travail et aux logiques de mobilisation et de représentation des travailleurs et travailleuses.
L’objectif de ce colloque est double. D’une part, il est de réfléchir à nouveaux frais, à partir d’une perspective centrée sur le travail, sur les thèmes qui ont été au cœur des travaux de l’APAD tels que le courtage, les arènes politiques, le fonctionnement des administrations, ou encore la mise en œuvre des politiques publiques. D’autre part, il est de proposer de nouvelles pistes pour penser le développement dans ses rapports avec l’économie politique et le changement social.
Un total de 27 panels ont été sélectionnés pour constituer le programme de la conférence. Vous êtes invité(e) à soumettre votre proposition de communication dans l’un de ces panels. Conformément à une pratique établie lors des précédents colloques, il est également possible de soumettre une proposition de communication sur une thématique non couverte par les panels à condition qu’elle s’inscrive dans les axes généraux du colloque :
- Axe 1 : Travail et mondes du développement et de l’aide humanitaire
- Axe 2 : Travail et capitalisme
- Axe 3 : Travail et politique
- Axe 4 : Les rapports de pouvoir au travail

Organisé en partenariat avec
l’Université de Liège
Axe 1 : Travail et mondes du développement et de l’aide humanitaire.
Ce premier axe de réflexion porte sur la manière dont le travail dans les secteurs du développement et de l’aide humanitaire a changé dans le cours de ces trois dernières décennies.
Dans quelle mesure ces secteurs ont-ils connu une précarisation/flexibilisation des formes d’emploi ? Avons-nous assisté à une recomposition sociologique de leur personnel, notamment entre travailleurs expatriés et nationaux ? Comment les inégalités qui structurent ces secteurs en termes de genre, nationalité, etc. ont-elles évoluées ? De quelle façon le travail des développeurs et des humanitaires a-t-il été affecté par le recours accru aux outils de gestion ? Comment le travail des expert·e·s et/ou des consultant·e·s s’articule-t-il avec les logiques du développement ? Comment appréhender le travail des expert·e·s en développement et/ou en droits humains au service des entreprises, des organisations religieuses, ou de l’État ? Quelles sont les formes de travail non- ou sous-rémunéré impliquées dans les programmes de développement ou humanitaires contemporains ?
Axe 2 : Travail et capitalisme
Ce deuxième axe revient sur une vieille question dans les études du développement, celle de l’articulation entre travail et capital dans le Sud global.
Comment penser le travail entrepreneurial ? Quels sont les processus d’accumulation de capital à l’oeuvre, que ce soit dans le secteur « formel » ou « informel » ? Quelles formes de régulation du travail impliquent-ils ? Quels sont les effets des nouveaux modes de gestion de la main-d’oeuvre (digitalisation, sous-traitance, etc.) ? A quelles formes de médiation et de résistance donnent-ils lieu ? Comment s’exprime l’identité collective des travailleurs et travailleuses ? Sur quelles ressources matérielles, sociales, culturelles prend-t-elle appui ? De quelle manière penser l’intersectionnalité des rapports de travail (genre, race, etc.) et leur dimension sectorielle ? Est-il possible, au-delà des spécificités propres à un secteur ou un pays, d’identifier des dynamiques régionales plus larges ? Quelles sont les nouvelles formes de migration liées au travail, en ce compris vers l’Europe et l’Amérique du Nord ? Quelles conséquences ont-eu la crise du Covid19 sur les mondes du travail ?
Axe 3 : Travail et politique
Ce troisième axe de réflexion a trait aux politiques du travail menées par l’Etat et aux formes de politisation des travailleurs et travailleuses, des questions qui ont été peu abordées par l’anthropologie du développement.
Quelle est la place du travail dans les stratégies de développement des États et des institutions internationales ? Quel a été l’effet du tournant dit « néolibéral » dans ce domaine d’intervention ? Dans quelles directions la législation sur le travail a-t-elle évolué ? Dans quelle mesure le travail constitue-t-il un enjeu pour les acteurs et actrices politiques ? Comment les travailleurs et travailleuses défendent-ils leurs intérêts dans l’arène politique ? Quel est le rôle des syndicats, coopératives, et autres associations professionnelles ? De quelle manière influent-ils sur les politiques du travail, et le jeu politique de manière générale ? Quelle est la place du droit dans les conflits autour du travail ? Quel rôle la question du travail joue-t-elle dans les changements de régime politique ? Comment penser les transformations du travail dans l’administration publique ?
Axe 4 : Les rapports de pouvoir au travail
Ce quatrième axe, plus transversal, questionne la manière dont sont vécus les rapports de pouvoir dans l’arène du travail en contextes postcoloniaux, à partir d’une approche croisée qui implique le genre, l’âge, la classe, la race, l’appartenance ethnique, le handicap…, comme autant de constructions sociales.
Quels sont les éléments de la stratification sociale qui jouent sur les expériences au travail ? Quelles sont les expériences spécifiques de populations minoritaires, minorisées ou subordonnées au travail ? Quels sont les vécus des travailleurs et travailleuses au regard de la division internationale et/ou sexuelle du travail, des hiérarchies au travail, et/ou des phénomènes de traite et/ou de discrimination ? Quel est le poids du travail rémunéré, notamment des femmes, dans l’évolution structurelle des rapports de pouvoir ? Que dire de la frontière travail/hors-travail à partir d’expériences situées où les deux forment un tout ? Quels sont les arrangements trouvés par les femmes, et les hommes, pour articuler leurs différents temps sociaux et pouvoir concrètement travailler ? Quels sont les modes d’organisation, de résistance, de compromis, contestation ou revendication face aux différents rapports de pouvoir en jeu ?
Appel à communications
L’appel à communication est ouvert du 15 septembre au 15 novembre 2023.
Procédure
Les résumés de communication doivent être soumis sur le site de l’APAD pour le 15 novembre 2023. D’une longueur de 3000 caractères maximum, ils devront être rédigés dans la langue de la proposition d’atelier (en anglais ou en français).
La sélection sera effectuée par les organisateurs de panels. Les proposants seront informés du résultat de cette sélection au plus tard le 1er décembre 2023.
L’opportunité de demander aux participants d’envoyer le texte complet de leurs communications sera laissée à la libre appréciation des organisateurs de chaque panel.
Informations pratiques
Le colloque est bilingue. Les langues de travail seront le français et l’anglais.
L’aéroport international le plus proche est Bruxelles-Zaventem. Pour les participants qui viennent de l’Europe, Liège est facilement accessible en train et en avion (Bruxelles-Zaventem ou Bruxelles-Charleroi).
Les frais d’inscription sont de 170 € (tarif plein) et 110 € (tarif réduit), pour les participants dont le revenu mensuel global est inférieur à 800 €/mois). Les membres de l’APAD à jour de leur cotisation bénéficient d’un tarif spécial de 120€ (tarif plein) et 85€ (tarif réduit). Ces frais incluent les pauses café et le cocktail de bienvenue, mais pas les repas (offre abondante à proximité de l’université).
Montant normal (revenu mensuel total supérieur à 800 €) |
Montant réduit (revenu mensuel total inférieur à 800 €) |
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Frais d’inscription | 170 € | 110 € |
Tarif spécial pour adhérents APAD à jour de leur cotisation 2024 | 120 € | 85 € |
Un nombre limité de bourses seront disponibles pour les doctorants et les jeunes chercheurs du Sud dont la proposition de communication aura été acceptée dans un atelier. Ceux et celles qui souhaitent candidater pour une bourse seront invités à cocher la case correspondante lors de la soumission de leur communication, à communiquer leurs coordonnées professionnelles (statut, centre de recherche, institution, pays) et à justifier leur demande dans un encadré.
Pour toute information : colloque@apad-association.org.
Calendrier
15 septembre 2023 : lancement de l’appel à communications
15 novembre 2023 : date limite de dépôt des propositions de communications
15 décembre 2023 : publication de la liste des panels avec les communications
PDF du colloque
Comité scientifique
Absi, Pascale, IRD, CESSMA, Université Paris Cité (France)
Allal Amin, CNRS, CERAPS, Université de Lille (France)
Cissokho, Sidy, CNRS, CLERSE, Université de Lille (France)
Cuvi, Jacinto, CECID, Université Libre de Bruxelles (Belgique)
Dougnon, Isaïe, Université de Bamako (Mali) et Fordham University (USA)
Fresia, Marion, Université de Neuchâtel (Suisse)
Guérin, Isabelle, IRD, CESSMA, Université Paris Cité (France)
Ndiayi, Alfred, Université Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal)
Poncelet, Marc, Université de Liège (Belgique)
Selim, Monique, IRD, CESSMA, Université Paris Cité (France)
Comité d’organisation
Sophie Andreetta (Univ. Liège, Belgique)
Sylvie Ayimpam (IMAF, France)
Isabelle Borsus (Univ. de Liège, Belgique)
Elieth Eyebiyi (Lasdel, Bénin)
Philippe Lavigne Delville (IRD, France)
Alexis Roy (CNRS, France)
Benjamin Rubbers (Univ Liège, Belgique)
Marie Schnitzler (Univ. Liège, Belgique)
Ngna Traoré (ISH, Mali)
Lorena Ulloa (Univ. Liège, Belgique)
Charlotte Vampo (IRD, France)
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