Le travail de médiateur entre reconnaissance officielle et modèle économique au Sud
Auteur(s) : Sambieni Emmanuel ; poncelet Marc ;
Résumé en Français
Notre panel porte sur la formalisation, la formation, la reconnaissance et le modèle économique du travail de médiateur dans l’ingénierie du développement et dans la sphère sociale privée en Afrique. Son objectif est de susciter des communications autour des compétences, des pratiques et de la rémunération des médiateurs progressivement impliqués dans le travail dans les pays comme le Sénégal, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, etc. Les communications auront des apports empiriques et théoriques et permettront une rencontre de chercheurs autour de ce travail naissant en vue d’en renforcer les réflexions entamées depuis quelques années. Les contributions proviendront des universitaires et des experts en développement.
Argumentaire en Français
Le médiateur n’est pas un métier au sens de production depuis longtemps en Afrique. Il était un spécialiste de la réconciliateur, un art connu en Afrique depuis très longtemps comme réconciliateur bénévole sans formation autre que l’expérience de la vie et les caractères naturels (sagesse, communicateur, éthique, etc.). En absence de la justice administrative postcoloniale et avec les formes diverses de judiciarisation comme la vindicte populaire et les violences conséquentes, le médiateur était un notable responsable, âgé, communicateur, avec autorité et diplomatie pour réussir des réconciliations ardues entre des individus ou des communautés. Ce métier est depuis les années 1970 reconnu en Amérique et en Europe comme soutien au service public d’abord bénévolement (retraité juge ou médecin) et ensuite avec rémunération dans des secteurs comme la justice, la santé, l’éducation, la famille, etc. Il est même désormais dans tous les secteurs d’autant plus qu’on parle de médiateur commercial, médiateur juridique, médiateur social et médiateur familial, etc.
Après le courtage, le métier de médiateur s’est aussi développé depuis quelques années en Afrique dans l’ingénierie du développement pour contribuer à la mise en œuvre de l’action publique. Mais il n’existe pas encore de spécifications techniques, administratives, institutionnelles qui lui soient clairement propres. Les seules écoles de formation en Afrique, à notre connaissance sont l’Université de Parakou au Bénin depuis 2017 et l’Ecole Nationale des Travailleurs Sociaux Spécialisés au Sénégal depuis un peu plus avant. Les diplômés de ces écoles sont déjà nombreux dans le service privé, notamment auprès des ONG locales et internationales pour faire sinon la médiation au sens théorique du moins la facilitation, un métier qui lui est connexe. Parallèlement à ce sous-secteur de travail qui est social privé, les pays africains ont formé des médiateurs judiciaires et produits des instruments permettant leur engagement libéral ou salarié. C’est le cas par exemple du Bénin. Déjà, comme la France et le Sénégal, le pays a aussi mis en place un médiateur de la République qui a une décentralisation nationale, avec pour charge la gestion du contentieux entre les usagers et les agents publics de l’Etat.
Communications du panel
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