Association pour l’anthropologie du changement social et du développement
Association for the anthropology of social change and development

Le travail des enquêteurs et enquêtrices de terrain

The fieldworkers at work

Auteur(s) : Abdelghafour Nassima ; Di Roberto Hadrien ;

Résumé en Français

L’enquêteur de terrain est une figure incontournable du secteur du développement. Alors que les exigences en termes de suivi et d’évaluation augmentent, et que les outils se renouvellent (digitalisation des enquêtes, utilisation d’images satellite, big data, etc.), il semble nécessaire de s’intéresser à celles et ceux qui collectent les données à l’interface d’un projet ou d’une étude et de ses publics. En lien avec les axes 1 « Travail et mondes du développement et de l’aide humanitaire » et 4 « Les rapports de pouvoir au travail », nous invitons des contributions portant sur les enquêteurs et enquêtrices de terrain, à la fois comme agents du développement accomplissant un travail de liaison crucial, et comme groupe socio-professionnel produit par les politiques de développement, dont la position intermédiaire permet de saisir quelques chose de la manière dont rapports de pouvoir et rapports de coopération s’entretissent dans un contexte post-colonial.

English summary

The fieldworker is a key figure in the development sector. As requirements in terms of monitoring and evaluation increase, and tools are renewed (digitization of surveys, use of satellite images, big data, etc.), it seems necessary to pay attention to those who collect data at the interface of a project or study and its audiences. In connection with axes 1 “Work and the worlds of development and humanitarian aid” and 4 “Power relations at work”, we invite contributions focusing on fieldworkers, both as development agents performing crucial liaison work, and as a socio-professional group produced by development policies, whose intermediary position enables us to grasp something of the way in which power relations and cooperation relations are interwoven in a post-colonial context.


Argumentaire en Français

L’enquêteur de terrain est une figure incontournable du secteur du développement. Partant à la rencontre de répondants équipés de questionnaires papier, ou plus récemment, de tablettes tactiles, les enquêteurs et enquêtrices de terrain collectent des données dans le contexte de grandes enquêtes démographiques, d’expérimentations contrôlées randomisées, de projets de recherche conduits auprès de populations faisant l’objet de politiques publiques de lutte contre la pauvreté, etc.

Alors que les exigences en termes de suivi et d’évaluation augmentent, et que les outils se renouvellent (digitalisation des enquêtes, utilisation d’images satellite, big data, etc.), il semble nécessaire de s’intéresser à celles et ceux qui collectent des données visant à informer la recherche, les politiques publiques, ou des diagnostiques pour concevoir des projets de développement. La production de données est marquée par une forte division du travail : le rôle des enquêteurs de terrain est crucial, mais relativement peu étudié (Abdelghafour, 2022; Biruk, 2018; Randall et al., 2013).

Plus généralement, et en lien avec les axes 1 « Travail et mondes du développement et de l’aide humanitaire » et 4 « Les rapports de pouvoir au travail », nous invitons des contributions portant sur les enquêteurs et enquêtrices de terrain, à la fois comme agents du développement accomplissant un travail de liaison crucial (Hetherington, 2014), et comme groupe socio-professionnel produit par les politiques de développement, dont la position intermédiaire permet de saisir quelques chose de la manière dont rapports de pouvoir et rapports de coopération s’entretissent dans un contexte post-colonial.

Les contributions pourraient s’articuler autour des questions suivantes (sans toutefois s’y limiter) :

  1. Qui sont les enquêteurs et enquêtrices de terrain? Quelle est leur formation, quel est leur parcours, à quoi ressemblent leurs carrières ?
  2. Quelle place occupent-ils dans l’espace social des terrains où ils enquêtent ? Comment sont-ils perçus et accueillis par les publics auprès de qui ils travaillent ? Comment décrire finement les interactions entre enquêteurs et enquêtés dans le contexte des projets de développement ?
  3. Comment l’observation du travail des enquêteurs de terrain permet-elle de réfléchir à la production de données ? Comment discuter de la qualité des données au prisme du travail des enquêteurs ?
  4. Comment décrire le métier d’enquêteur et ses ficelles? Quelles compétences et savoir-faire développent les enquêteurs pour mener à bien leurs enquêtes? Comment s’arrangent-ils avec les instructions reçues, à quel point sont-ils associés à la conception des questionnaires, quelles marges de manœuvre ont-ils dans leur travail ? Comment l’arrivée de nouveaux outils (tablettes, GPS, etc.) modifie-t-elle, facilite-t-elle ou contraint-elle leur travail ?

Références

Abdelghafour, N. (2022). Produire des données au village. Le cas d’une expérimentation contrôlée randomisée en Afrique de l’Est. Sociologie du travail, 64(3), Article 3. https://journals.openedition.org/sdt/41465

Biruk, C. (2018). Cooking Data : Culture and Politics in an African Research World. Duke University Press.

Hetherington, K. (2014). Waiting for the Surveyor : Development Promises and the Temporality of Infrastructure: Waiting for the Surveyor. The Journal of Latin American and Caribbean Anthropology, 19(2), 195‑211. https://doi.org/10.1111/jlca.12100

Randall, S., Coast, E., Compaore, N., & Antoine, P. (2013). The power of the interviewer : A qualitative perspective on African survey data collection. Demographic Research, 28, 763‑792. https://doi.org/10.4054/DemRes.2013.28.27


English argumentary

The fieldworker is a key figure in the development sector. Going out to meet respondents equipped with paper questionnaires, or more recently, touch-screen tablets, fieldworkers collect data in the context of large-scale demographic surveys, randomized controlled experiments, research projects conducted with populations targeted by public policies to combat poverty, etc.

As requirements in terms of monitoring and evaluation increase, and tools are renewed (digitization of surveys, use of satellite images, big data, etc.), it seems necessary to focus on those who collect data to inform research, public policy, or diagnostics to design development projects. Data production is characterized by a strong division of labor: the role of fieldworkers is crucial, but relatively little studied (Abdelghafour, 2022; Biruk, 2018; Randall et al., 2013).

More generally, and in connection with axes 1 “Work and the worlds of development and humanitarian aid” and 4 “Power relations at work”, we invite contributions focusing on fieldworkers, both as development agents performing crucial liaison work (Hetherington, 2014), and as a socio-professional group produced by development policies, whose intermediary position enables us to grasp something of the way in which power relations and cooperation relations are interwoven in a post-colonial context.

Contributions could be structured around (but not limited to) the following questions:

  1. Who are the fieldworkers? What is their training, what is their background, what are their careers like?
  2. What place do they occupy in the social space of the areas they survey? How are they perceived and welcomed by the people they interview? How can we describe in detail the interactions between interviewers and respondents in the context of development projects?
  3. How can the observation of fieldworkers’ work be used to reflect on data production? How can we discuss data quality through the prism of interviewers’ work?
  4. How can we describe the fieldworkers’ job and the tricks of the trade? What skills and know-how do they develop to carry out their surveys? How do they deal with the instructions they receive, how involved are they in questionnaire design, what leeway do they have in their work? How does the arrival of new tools (tablets, GPS, etc.) modify, facilitate or constrain their work?

References:

Abdelghafour, N. (2022). Produire des données au village. Le cas d’une expérimentation contrôlée randomisée en Afrique de l’Est. Sociologie du travail, 64(3), Article 3. https://journals.openedition.org/sdt/41465

Biruk, C. (2018). Cooking Data : Culture and Politics in an African Research World. Duke University Press.

Hetherington, K. (2014). Waiting for the Surveyor : Development Promises and the Temporality of Infrastructure: Waiting for the Surveyor. The Journal of Latin American and Caribbean Anthropology, 19(2), 195‑211. https://doi.org/10.1111/jlca.12100

Randall, S., Coast, E., Compaore, N., & Antoine, P. (2013). The power of the interviewer : A qualitative perspective on African survey data collection. Demographic Research, 28, 763‑792. https://doi.org/10.4054/DemRes.2013.28.27


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