Association pour l’anthropologie du changement social et du développement
Association for the anthropology of social change and development

Quels modèles de travail promus par les politiques de développement en Afrique ?

What models of work are promoted by development policies in Africa?

Auteur(s) : PERRIN-JOLY CONSTANCE ; Bourel Etienne ;

Résumé en Français

Au-delà de la question de l’emploi, ce panel interroge le modèle de travail que promeuvent en creux les politiques de développement. Ce modèle est à entendre au sens d’ethos du travailleur mais peut aussi être centré sur les activités concrètes encouragées, les conditions d’emploi associées… Il s’agit d’interroger ce qui est associé à un « bon » travail, et ce que cette conception du travail « fait » concrètement à ceux et celles qui sont visés dans ces mêmes politiques (les « bénéficiaires ») ou ceux et celles qui sont censés les mettre en œuvre (« les experts »).

English summary

Over and above the question of employment, this panel looks at the model of work that development policies promote. This model is to be understood in the sense of the ethos of the worker, but can also be centred on the concrete activities encouraged, the associated conditions of employment, etc. The aim is to question what is associated with ‘good’ work, and what this conception of work actually ‘does’ to those targeted by these same policies (‘the beneficiaries’) or those who are supposed to implement them (‘the experts’).


Argumentaire en Français

Questionner la place du travail dans les politiques de développement peut apparaître comme une tautologie, tant l’histoire du développement en Afrique a eu et continu d’avoir partie liée avec les problématiques de travail. Suivant un raisonnement circulaire, le travail y est d’abord perçu comme un instrument économique à même d’assurer la croissance et de sortir du sous-développement. Dans ce contexte, ce qui compte n’est pas tant le travail en tant qu’activité, source d’intégration ou de statut, que l’emploi. Il s’agit soit de promouvoir des industries capables de générer des milliers d’emplois directs ou indirects, censées assurer des effets d’entraînement pour l’économie du pays. Soit c’est l’auto-emploi qui est visé, promouvant un entrepreneuriat à plus petite échelle. Il est alors vu comme une manière de lutter contre les activités dites informelles pour les entrepreneurs les plus pauvres ; comme un réservoir d’innovation si l’on considère les entrepreneurs les plus éduqués, censés monter les start-up de demain.

Dans ce panel, nous invitons des contributions qui interrogent, au-delà de la question de l’emploi ou de la capacité de subsistance, le modèle de travail que promeuvent en creux ces politiques de développement, qu’elles soient portées par des institutions internationales, des ONG, des fondations… Ce modèle est à la fois à entendre au sens d’ethos du travailleur mais peut aussi être centré sur les activités concrètes encouragées (quels secteurs d’activité sont jugés porteurs ?), les conditions d’emploi associées (comment est déterminé le niveau de subsistance ? Quelles normes sont imposées à ces emplois, en termes social, environnemental… ?)… Il s’agit à la fois d’interroger ce qui est associé à un « bon » travail dans la perception des travailleurs et des travailleuses, de la comparer à ce qui est un travail utile ou valorisé par les politiques de développement, et d’analyser ce que cette conception du travail « fait » concrètement à ceux et celles qui sont visés dans ces mêmes politiques (les « bénéficiaires ») ou ceux et celles qui sont censés les mettre en œuvre (« les experts »).


English argumentary

Questioning the place of work in development policies may seem like a tautology, given that the history of development in Africa has been and continues to be so closely linked to labour issues. Following a circular reasoning, work is seen first and foremost as an economic instrument capable of ensuring growth and escaping from underdevelopment. In this context, what counts is not so much work as an activity, a source of integration or status, as employment. The aim is either to promote industries capable of generating thousands of direct or indirect jobs, which are supposed to have a linkage effect for the country’s economy. Or it is self-employment that is targeted, promoting entrepreneurship on a smaller scale. It is then seen as a way of combating so-called informal activities for the poorest entrepreneurs; as a reservoir of innovation if we consider the most educated entrepreneurs, who are expected to set up the start-ups of tomorrow.

In this panel, we are inviting contributions that go beyond the question of employment or subsistence capacity to look at the model of work that these development policies, whether promoted by international institutions, NGOs, foundations, etc., actually promote. This model is to be understood in the sense of the ethos of the worker, but can also focus on the concrete activities encouraged (which sectors of activity are deemed to be promising?), the associated conditions of employment (how is subsistence determined? What standards are imposed on these jobs, in social, environmental, etc. terms). What standards are imposed on these jobs, in social, environmental and other terms? The aim is both to question what is associated with ‘good’ work in the perception of workers, to compare it with what is useful work or work valued by development policies, and to analyse what this conception of work actually ‘does’ to those targeted by these same policies (‘the beneficiaries’) or those who are supposed to implement them (‘the experts’).


Communications du panel

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