La conflictualité du travail en Afrique subsaharienne
Auteur(s) : Livian yves ; Akowoura maimouna ;
Résumé en Français
La conflictualité du travail est un élément important de la vie économique et sociale des pays d’Afrique mais elle est peu étudiée. Dans le cadre du regain d’intérêt des sciences sociales pour les questions du travail en Afrique(ex : le colloque au Campus Condorcet à Paris de mars 2023) nous proposons un atelier ayant pour but de documenter les formes de ces conflits, les dynamiques socio-économiques qui les traversent et les dispositifs politiques et institutionnels qui tentent de les encadrer.L’atelier s’intéressera spécialement aux processus officiels ou non tendant à prévenir ces conflits ou à leur en trouver une issue. L’atelier est ouvert à des contributions articulant plusieurs disciplines (anthropologie,sociologie, sciences politiques, droit, économie et gestion) et comportant des apports empiriques
Argumentaire en Français
Certaines analyses faites récemment sur les conflits collectifs du travail (Traoré 2020, Akowoura et Livian 2020) tendent à montrer une récurrence de certains mobiles (application d’accords antérieurs, conditions de travail…), une variété des forces syndicales en présence, et une articulation entre recours à des procédés officiels (grèves légales, conciliation, procès devant les tribunaux) et informels (rapports de force, appel à des leaders de la société civile…) autant qu’ à des procédés légaux ou illégaux (grèves avec occupation, manifestations violentes…). On y trouve donc à la fois des traces d’un cadre institutionnel « classique » ( droit du travail pour beaucoup hérité de l’époque coloniale) et des pratiques particulières issues du contexte africain actuel, lui-même diversifié. De nouvelles recherches sont souhaitables, qui auraient un double intérêt.
Au plan théorique,on peut s’interroger sur la contextualisation africaine de la notion de « conflit collectif de travail », sur la séparation, héritée du droit français pour ce qui concerne les pays francophones, entre l’individuel et le collectif, sur le fondement contractuel de certaines règles dans des économies pourtant très largement informelles. La porosité entre conflit du travail, conflit social, conflit environnemental et conflit politique peut aussi être considérée. Les notions de conciliation, d’arbitrage et de dialogue social ont aussi besoin d’être revisitées à l’aune des réalités conflictuelles de ces pays. On pourra d’ailleurs comparer les héritages coloniaux entre pays selon les anciennes appartenances. L’ineffectivité des règles de droit social , souvent constatée en Afrique de l’Ouest, pourra être examinée dans d’autres parties du continent.
Au plan empirique, l’atelier pourra s’interroger sur les dynamiques d’acteurs en jeu dans ces conflits (syndicats de salariés, employeurs, Etat, société civile, leaders politiques religieux ou coutumiers) et sur les processus mis en œuvre dans certains pays pour prévenir et traiter ces conflits (instances nationales, réformes juridiques..) ainsi que sur leurs effets réels.Les cadres juridiques et institutionnels des pays francophones, anglophones et lusophones pourront être aussi interrogés, de manière à apprécier leur rôle dans la variété des situations observées sur le continent.
La conflictualité du travail, aspect important et parfois dramatique des sociétés africaines, est un vaste champ qui mérite d’être investigué.
Communications du panel
Ce panel ne contient pas (encore) de communications
Proposer une communication dans ce panel / Submit a proposal in this panel
Contacter les responsables du panel par email / Contact the panel conveyor by email
Voir tous les panels du colloque Au prisme du travail : capitalisme, développement et changement social dans le Sud global