Association pour l’anthropologie du changement social et du développement
Association for the anthropology of social change and development

De Lomé à Ouagadougou, le Poste de Contrôle Juxtaposé (PCJ) de Cinkassé (Nord-Togo) facilite-t-il les échanges entre les deux pays de l’UEMOA ?

Auteur(s) : AGBAMARO Méyébinesso ; NOYOULEWA Tchoou Adong ; NANOINI Damitonou ;

Le 26 novembre 2001, le Conseil des Ministres de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) a adopté la Décision N°08/2001/CM/UEMOA portant modalités de financement d’un Programme communautaire de construction des Postes de Contrôle Juxtaposés (PCJ) aux frontières des Etats membres. Ces infrastructures visent à faciliter les échanges par le regroupement des formalités (transit, dédouanement, immigration, santé, phytosanitaire, etc.) à la frontière en un seul lieu. Près de vingt ans après, le concept s’est étendu à la CEDEAO. Plusieurs PCJ sont apparus sur les espaces transfrontaliers de plusieurs pays en Afrique de l’Ouest : Boundou-Fourdou (Sénégal/Guinée), Malanville (Bénin/Burkina Faso), Noèpé (Togo/Ghana), Sèmé-Kraké (Bénin/Nigeria), Laréraba (Côte d’Ivoire/Burkina Faso/Mali), etc. Ce papier entend montrer la contribution de ces ouvrages dans la facilitation des échanges en Afrique de l’Ouest à partir de l’exemple du PCJ de Cinkassé entre le Togo et le Burkina Faso. La méthodologie repose sur la recherche documentaire et les travaux de terrain. Une approche chronologique est volontairement adoptée pour mieux apprécier la situation avant et après la construction du PCJ. Il ressort de l’analyse des données collectées que le PCJ de Cinkassé mis en service en 2010 apparaît, pour les acteurs clés du transport routier sur le corridor Lomé-Ouagadougou, plutôt comme une « institutionnalisation » des pratiques anormales sur la route. La lenteur des formalités et le prélèvement des « faux frais » restent toujours d’actualité en dépit de l’interconnexion des administrations douanières des deux pays. L’objectif de 1 à 2 heures d’attente au lieu de 2 à 3 jours n’est pas encore atteint et 2 000 à 7 000 F CFA peuvent encore être versés illégalement par les transporteurs. Autant dire que des défis doivent être relevés par l’opérateur désigné Scanning System, la Commission de l’UEMOA et les autorités locales pour l’effectivité de la libre circulation des personnes et des biens entre les deux pays voisins appartenant aux espaces UEMOA.


Mot-clé : facilitation des échanges – PCJ – libre circulation – pratiques anormales – UEMOA.

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