Association pour l’anthropologie du changement social et du développement
Association for the anthropology of social change and development

Cultures urbaines de résistance. Du graffiti au street art sur le mur en Palestine

Auteur(s) : Slitine Marion ;

Depuis 2002, le mur imposé par l’Etat d’Israël représente un espace « d’exceptionnalité » et « d’incertitude » à part entière, dans un contexte d’occupation des territoires palestiniens.  Dès lors, certains artistes venus des quatre coins du monde – dont les plus notables sont le britannique Banksy ou le français JR – se sont emparés de ce mur de plus de 700 km de long, pour en faire une « galerie à ciel ouvert », voire « la meilleure destination de vacances pour les street artistes du monde entier » selon les mots de Banksy. Toutefois, cette frénésie de l’art sur le mur n’a pas tardé de déplaire à une partie de la communauté d’artistes locaux, qui ont vu en cet « art aux frontières », une manière de « beautifier » ce mur, symbole d’un système colonial global, qui empêche quotidiennement, leurs traversées de l’espace. Ces artistes – souvent palestiniens – dénoncent le fait que cet art tend à rendre acceptable le mur, à normaliser l’occupation et à dépolitiser les engagements des acteurs, participant ainsi à une communication néolibérale et à la seule image de marque des artistes-stars en question. Au contraire, d’autres artistes – souvent internationaux – considèrent eux, que ces interventions artistiques participent à attirer l’attention médiatique sur les réalités de l’occupation et proposent des manières alternatives de penser cet « espace d’exceptionnalité ».

 

La production artistique sur le mur d’apartheid pose d’une manière inédite la question de l’organisation de l’espace public et de celle du territoire, tout en interrogeant les débats animés concernant les circulations des images, dans un contexte de non-circulations des personnes. Dans cette communication, il s’agira non seulement d’analyser les pratiques artistiques qui ont émergé sur le mur de séparation, ainsi que le contenu de ses productions, mais également les controverses qui sous-tendent ces nouvelles pratiques artistiques, en veillant à les placer dans le contexte sociopolitique dans lesquelles elles ont été réalisées. A travers une analyse ethnographique de ces créativités urbaines, et en prenant l’exemple concret de Bethléem, « haut-lieu » de ce street art, il s’agira d’interroger plus largement les interactions entre espace public et art urbain dans un contexte de crise. Plus largement, ce sera l’occasion d’interroger les enjeux et limites de ces interventions artistiques urbaines et leurs interactions avec l’engagement des artistes.


Mot-clé : Street art - Engagements - Israël / Palestine - Coloniation - Anthropologie urbaine

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