Association pour l’anthropologie du changement social et du développement
Association for the anthropology of social change and development

Les appels au changement du système postcolonial en Afrique par les mouvements sociaux : un aboutissement (toujours) incertain ?

Auteur(s) : Serigne Momar Sarr ;

Les travaux sur les mouvements sociaux sont envisagés sous l’angle de la consécration de l’espace public et de l’engagement citoyen mais l’implication sous-jacente serait le changement social. Ils laissent en rade, ainsi,  l’essence de la revendication : le désir de changer le « système » pour la justice sociale qui émane d’une bonne gouvernance et de la solidarité. Les protestations des jeunes surtout sont contre l’ordre établi pour exprimer leur colère et leur révolte face à leur situation de précarité et à la mal gouvernance. Quand bien même les élections présidentielles s’estampillent régulièrement du sceau du changement, le maintien du statu quo est frappant, même dans le cas des alternances politiques comme au Sénégal où elles ont été notées en 2000 et en 2012.

Le but de cette recherche est de comprendre les ressorts et d’analyser les sorts des mobilisations sociales contre de l’ordre établi au Sénégal pour le changement du « système » et la satisfaction des demandes sociales. Elle interroge notamment le désir exprimé par les jeunes de changer les professionnels politiques dans un système politique au confluent de la postcolonialité et de la pauvreté. Les contestations sociopolitiques des jeunes au Sénégal ont-elles permis d’opérer le changement désiré dans le mode de gouvernance de l’Etat et les contre-valeurs de la société ?

La recherche s’appuie sur une méthodologie mixte dans l’entrecroisement des entretiens et de l’administration de questionnaire en plus des observations directes ou participantes. En partant d’une perspective ethnoanthropologique, pour imprégner les structures socioculturelles, une tendance systémique conduira à percer les logiques politico-institutionnelles à l’œuvre de la régulation au quotidien qui tient de la longue durée. Une étude de cas approfondie qui privilégie l’observation de la scène politique conduit vers les mouvements sociaux les plus représentatifs ainsi tout autre acteur de premier plan de la société civile. Les moyens d’action des mouvements se trouvent être le rap, le graffiti, les réseaux sociaux, les marches pacifiques pour la revendication de l’opérationnalisation des promesses électorales et la reddition des comptes publiques. L’entrevue avec des professionnels politiques nous permettra de croiser les vues ; de même que l’avis de personnes-ressource. Nous apportons une touche particulière par l’intervention sociologique.

Les résultats permettront de connaître les alternatives proposées par les jeunes pour la plénitude des différentes composantes de la démocratie et d’apprécier le sort des décisions politiques au sein de l’Etat afin de changer la donne. Cette optique permet de cerner les stratégies d’acteurs et la nature du système politique qui promeuvent des contres-récits face au désir de changement. Nous mettrons l’emphase le mouvement Y’en-à-marre qui a proposé un nouveau type de sénégalais (NTS). Du point de vue théorique, cette recherche apporte une contribution dans la sociologie historique du politique. Elle milite également dans le champ des mobilisations sociales et des crises politiques liées aux difficultés d’atteinte d’une croissance durable et inclusive dans les objectifs nationaux de développement. Toutes les interrogations vont converger vers les capacités des Etats d’Afrique subsaharienne à remplir pleinement leur rôle de satisfaction de l’intérêt général.

 


Mot-clé : changement social., contestations sociopolitique justice sociale, développement, mouvement social, et système

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