Les circulations dans le Sud global :
ethnographies des échanges mondialisés
Colloque international de l’APAD 2020
Lomé, décembre 2021
Important
NOUVEAU REPORT : décembre 2021
Initialement prévu en juin 2020, le colloque APAD 2020 a été reporté à décembre 2021 du fait de la crise du COVID-19. Le programme scientifique complet est stabilisé, et restera inchangé. 218 propositions ont été reçues, et 138 sélectionnées pour les 21 panels, qui comprendront chacun 4 ou 8 communications. Nous attendons près de 200 participants. Pour toute information, contactez le comité d’organisation : organisation_colloque2020@apad-association.org.
Nous aurons également deux conférenciers de haut niveau : Sanjay Subramanyam, professeur au Collège de France et à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) , et Nina Sylvanus, professeure à la Northeastern University, Boston (sous réserves).
Un événement spécial « COVID 19 : circulation des virus, circulation des ripostes » sera ajouté au programme.
Merci de prendre bonne note des nouvelles dates.
Après le colloque de Roskilde, en 2018, consacré aux mobilités et aux migrations, l’APAD propose pour l’édition 2020 de ses colloques internationaux, co-organisée avec le Département d’Anthropologie et d’Études Africaines de la Faculté des sciences de l’homme et de la société (FSHS) de l’Université de Lomé (Togo), de centrer ses travaux sur les multiples formes de circulation à grande échelle de marchandises, idées, techniques, informations, modèles qui traversent de manière croissante les pays du Sud et les relient au reste du monde.
Il s’agit de revisiter des terrains et des thématiques qui sont au coeur du « tournant global » ayant investi les sciences sociales depuis deux décennies, de discuter de la place qu’y tient l’anthropologie du développement et inversement, de la manière dont elle prend en compte les dynamiques de mondialisation.
Des panels ou des communications s’intéressant à des circulations à échelle plus limitée, régionale ou entre pays voisins, ou montrant des effets de changement d’échelle dans les circulations, sont aussi bienvenus.

Organisé en partenariatavec
la Faculté des sciences de l’homme et de
la société de l’Université de Lomé (Togo).
Appel à communications
L’appel à communication est ouvert jusqu’au 20 février 2020 — FERMÉ
Les propositions devront de préférence s’inscrire dans les panels sélectionnés.
Il est également possible de soumettre des propositions de contribution sur des thématiques non couvertes par les panels à conditions qu’elles se rattachent clairement aux axes de réflexion du colloque (voir détail dans l’appel à communications) :
- Circuits, lieux et acteurs des circulations
- Régulations et recompositions (géo)politiques
- Que fait la circulation aux choses ?
- Les conséquences locales des circulations mondialisées
- Les terrains des circulations
Nous invitons également les anthropologues visuels et les cinéastes à soumettre des films pour des projections publiques.
Procédure
Les résumés de communication, de 600 mots maximum, doivent être soumis en ligne ici avant le 1er mars 2020 compris. Vous recevrez un accusé de réception et votre proposition sera envoyée aux organisateurs du panel et au comité d’organisation.
ATTENTION : la procédure a changé par rapport aux appels diffusés par pdf : les propositions de communication ne doivent pas être envoyées directement aux organisateurs du panel.
Calendrier
** Nouvelles dates **
(17/04/2020)
1er mars 2020 à 22h (TU) : clôture de l’appel à contribution
8 mars 2020 : évaluation des panels complets ; les organisateurs doivent faire parvenir leur sélection de résumé pour validation
15 mars 2020 : publication de la liste définitive des panels
15 mai 2020 : limite d’envoi des textes complets des communications
10 septembre : confirmation des dates du colloque
10 novembre : date limite de dépôt des communications en ligne
PDF du colloque
Comité scientifique
Adjamagbo Agnès, IRD, France
Ayimpam Sylvie, Aix-Marseille Université, France
Baxerres Carine, IRD, France
Blundo Giorgio,EHESS/IRD,France/Togo
Chalfin Brenda,University of Florida,USA
Choplin Armelle, Global Studies Institute, Université de Genève, Suisse
Goéh-Akoué Michel, Université de Lomé, Togo
Guézéré Asogba,Université de Kara,Togo
Kibora Ludovic Ouhonyioué, CNRST/INSS Burkina Faso
Kossi-Titrikou Komi Emmanuel,Université de Lomé, Togo
Lesourd Céline, CNRS, Marseille, France
Maizi Pascale, SUPAGRO, Montpellier, France
Muñoz José Maria, Center for African Studies, Université d’Edinburgh, Grande Bretagne
Nugent Paul, Center for African Studies, Université d’Edinburgh, Grande Bretagne
Ouattara Fatoumata, IRD, France/Togo
Petric Boris, CNRS, Marseille, France
Stanziani Alessandro, EHESS, France
Storeng Katerini, University of Oslo, Norvège
Sylvanus Nina, Northeastern University, Boston, USA
Tidjani Alou Mahaman, Université de Niamey, LASDEL, Niger
Comité d’organisation
Akakpo-Ahianyo Jean-Paul, URD/Université de Lomé
Amouzou-Glikpa Amevor, Département de sociologie/ Université de Lomé
Apeti Saturnin, Département de sociologie/ Université de Lomé
Awesso Charles, Département d’anthropologie/ Université de Lomé
Blundo Giorgio, IRD EHESS, Lomé
Boutinot Laurence, CIRAD, Montpellier, France
Deridder Marie, UCL, Louvain la Neuve, Belgique
Douti Mireille, EHESS, Paris, France
Elieth Eyebiyi, Lasdel Bénin, Abomey Calavi, Bénin
Gogoli Ablavi Julie Esseyram, Département d’anthropologie/ Université de Lomé
Hountondji Roland, Département d’anthropologie/ Université de Lomé
Koumi Abel, Département d’anthropologie/ Université de Lomé
Lavigne Delville Philippe, IRD/Université Gaston Berger, Dakar, Sénégal
Lawani Ayemi, Université de Kara
N’Djambara Mohamondou, Département d’anthropologie/ Université de Lomé
Mazzocchetti, Jacinthe, Université Catholique de Louvain, Belgique
Ouattara Fatoumata, IRD, Lomé
Palassi Konga, Département anthropologie, Université de Lomé
Passinda Laurent, Université de Lomé
Poncelet, Marc, Université de Liège, Belgique
Toudeka Marie-Reine, URD/Université de Lomé
Vampo Charlotte, IRD UMR Ceped, Paris
Waharé Jules, Département d’anthropologie, Université de Lomé
Avec le soutient de





Circuits, lieux et acteurs des circulationsQuelles sont les routes, les circuits, les itinéraires des circulationsglobalisées?
Quels réseaux transnationaux les supportent? Quelles sont les lieux de connexion, qui jouent le rôle de hubs, de nœuds de confluence et de rayonnement de flux de marchandises, savoirs technologiques, visions entrepreneuriales, modèles de développement, représentations, normes? Dans quelle mesure ces nœuds d’échange s’imposent-ils aussi comme des nouveaux lieux de pouvoir? Quels sont les acteurs deces circulations à grande échelle, aussi bien ceux qui les animent que ceux qui les alimententou tentent de les contrôler, de les réguler ou de s’y opposer? Comment s’insèrent-ils dans ces circulations? Quels entrelacements d’histoires personnelles ou collectives se créent tout au long des circulations transnationales? Quelles sont les ambivalences observables dans ces flux et reflux induits par les trajectoires des idées, des choses? A rebours de l’image du flux sanguin évoquée par le terme de circulation, les circulations n’irriguent pas uniformément et sans discontinuités les territoires et les sociétés. Des connexions sont bloquées, des ruptures interviennent dans les chaines d’approvisionnement ou dans les flux de l’aide, des régions ou des groupes sociaux sont durablement «déconnectés». Certaines routes ou circuits disparaissent ou tombent en désuétude, d’autres émergent pour pallier des blocages ou des ruptures. Quels sont les lieux, les groupes sociaux, ou même les biensmatériels ou immatériels restés ou tenus à l’écart des circulations? Quels facteurs, géopolitiques, économiques, sociaux ou historiques déterminent ces exclusions?
Régulations et recompositions (géo)politiques
Un questionnement commun émerge autour du rôle que jouent les organisations internationales de gouvernance dans l’uniformisation et la diffusion à l’échelle globale de normes et de régulations (en matière de commerce international, deprotection de l’environnement, de bonne gouvernance, de droits humains, d’émancipation féminine, de production industrielle, de propriété intellectuelle, de politiques de santé publique ou d’éducation, de lutte contre les fraudes, etc.), et leur articulation avec les agendas des acteurs politiques et économiques nationaux (autorités politiques, administrationspubliques, syndicats, lobbies économiques, ONG, etc.). Quels sont les effets de l’accélération des circulations de biens, idées et normes globaliséssur les équilibres politiques locauxet nationaux? Quels facteurs politiques ou légaux favorisent les circulations? Quels autres les ralentissent ou les entravent? Dans quelle mesure et par quels processus l’insertion dans les circulations mondialisées transforme l’influence politique des acteurs (qu’ils soient importateurs, consultants, activistes politiques ou artistes)? Les nouveaux acteurs transnationaux entretiennent-ils un rapport à l’État et au politique différent de celui des élites économiques locales qu’ils viennent concurrencer? Enfin, que se joue-t-il dans le renforcement actuel des partenariats, officiels et/ou privés, entre pays du Sud?
Que fait la circulation aux choses?
Contrairement à celle de transfert, la notion de circulation permet de caractériser des déplacements non linéaires, heurtés, aux mutations de trajectoires et de parcours. Elle évoque aussi des temporalités et des processus non-planifiés. Cet axe se focalisera sur les processus complexes de transformation, adaptation voire transfiguration se produisant au cours de la circulation des «objets» étudiés. On se penchera sur les significations ou valeurs inédites acquises selon les usages qu’on leur assigne dans les différents «lieux» de transit. Alors que les pays du Sud sont confrontés à l’afflux massif de produits standardisés et à vocation universelle (qu’il s’agisse d’un téléphone portable ou d’un instrument d’action publique), quels sont les mécanismes sociaux qui en déterminent l’appropriation, la domestication, la vernacularisation ou au contraire, le rejet? Des réflexions empiriquement fondées sur les processus de métissage, brassage, hybridation complèteront les questionnements de cet axe.
Les conséquences locales des circulations mondialisées
Il s’agira de réfléchir à l’impact des processus liés à l’intensification des connexions et des échanges à grande échelle sur le quotidien des groupes sociaux et des territoires mis en relation. Quels effets produit localement la forte disponibilité en Afrique de produits manufacturés de faible valeur et de grande consommation d’origine asiatique? Quelles répercussions sur les systèmes de productionet de consommation locaux? Quelles sont les visions et les pratiques sociales associées à l’entrée de pans importants des populations urbaines dans l’ère de la consommation de masse? Quels changements dans les modes et les styles de vie? Quelles sont les pratiques et les imaginaires politiques et économiques dont sont porteurs les acteurs arrimés aux circulations transnationales? Leurs expériences de voyage et d’échange ont-elles des effets sur leurs visions du développement économique et leurs pratiques entrepreneuriales? Et inversement, que produit l’insertion dans des circulations lointaines de produits jusqu’ici «de terroir», localisés? Assiste-t-on à des formes de mobilisation exprimant de la résistance, de la contestation, de la critique, des inquiétudes par rapport aux nouvelles inégalités engendrées par le capitalisme globalisé?
Les terrains des circulations
La pratiquedes terrains transnationaux suscite des questions, transversales à l’ensemble des panels, sur leurs implications épistémologiques et méthodologiques. Le suivi d’une marchandise, d’une technique, d’un modèle, d’une vision, d’un répertoire d’action collective morcelle le terrain entre un vaste répertoire d’acteurs, d’actants et de situations appartenant à des espaces sociaux, culturels et politiques transculturels et transnationaux. A côté dela question souvent évoquée des échelles d’observation, des enquêtes multisituées sur des phénomènes globalisés incitent de ce fait à repenser la place des aires culturelles, les formes ducomparatisme et l’exigence d’érudition et de spécialisation qui leur est étroitement associée. En outre, l’éclatement des lieux d’observation propre à une ethnographie des circulations conduit inévitablement à questionner son propre regard – d’où porte-t-il? – et les modes de restitution de la recherche.