Association pour l’anthropologie du changement social et du développement
Association for the anthropology of social change and development

L’émancipation féminine au Burkina Faso : regards des Ouagalaises sur les politiques d’autonomisation des femmes.

Auteur(s) : Yisso Fidèle BACYE ; SIGUE Moubassiré ; NEBIE Gaoussou ;

Les contraintes socioéconomiques auxquelles les femmes et partant les Ouagalaises sont confrontées trouvent leur explication dans le rapport de pouvoir entre sexes. Socialement considérées comme inférieures à l’homme, les femmes sont des sujets discriminés en matière de possession et de contrôle des facteurs de production. Leurs participations ou leurs rôles dans la génération des capitaux essentiels à la survie sont conditionnés à la volonté masculine. Ces rapports de sexes sont vus et analysés par des acteurs politiques, des organisations de la société civile et autres mouvements sociaux comme une injustice sociale. Le pouvoir exécutif burkinabè qui estime que la large majorité de la population composée de femmes (51,7%, RGPH, 2006) ne peut être en marge des efforts de développement, s’est à travers une politique nationale genre, engagé dans différentes opérations de déconstruction/reconstruction des rapports de sexes. Si de telles actions sont légitimes, comment les acteurs sociaux notamment les femmes-elles mêmes s’approprient-elles l’objectif : “autonomisation économique’’ ? Pourquoi se font-elles enrôler dans les programmes de financements publics d’autonomisation ? Notre objectif est d’expliquer le rapport des femmes aux politiques d’autonomisation économique. Il s’agit de cerner la congruence entre leurs besoins et les actions d’émancipation initiées par l’Etat et les ONG. Cette recherche adopte une démarche qualitative. L’entretien semi structuré est la technique de collecte de l’information auprès des femmes bénéficiaires des financements, des agents commis à la mise en œuvre des politiques et des hommes. Il émerge de cette recherche que les actions publiques sont salutaires selon les femmes quoique plusieurs difficultés d’accès aux fonds subsistent. Pour l’essentiel, les femmes ne se font pas enrôlées dans ces politiques dans le but de se soustraire à la domination masculine. Les actions publiques sont justes des opportunités qu’elles saisissent sans s’approprier la nécessité des politiques. La problématisation des rapports de sexes leur semble un débat étranger qui ne résout que partiellement leurs conditions sociales en tant que femmes.


Mot-clé : autonomisation économique, femmes, Ouagadougou., politique publique, and pouvoir

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