Penser les nouveaux mouvements sociaux à partir de l’expérience des mouvements de contestation de la présence française en Afrique subsaharienne
Auteur(s) : KPONVI Afiwavi Georgette ; EYENGA Georges Macaire ; ZITTI Tony ;
Cet article propose de comprendre des mobilisations collectives, qui ont émergé partout en Afrique et en Occident durant cette décennie, connues sous le terme de « mouvements anti-français », d’analyser leurs logiques d’actions et de circulation. En août 2017, l’activiste Kemi Seba, président de l’ONG Urgences Panafricanistes, brûle devant la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dont le siège est à Dakar, un billet de 5000 francs CFA. L’acte, sans doute plein de sens, fait le tour des réseaux sociaux et des médias du monde entier. En 2019, les manifestations s’accentuent en Afrique de l’Ouest contre cette fois-ci, la présence militaire française au Sahel où la France y déploie plus de 4 000 soldats et près d’un milliard d’euros pour la lutte contre le terrorisme. De Niamey à Bamako en passant par Ouagadougou, des mouvements contestataires foisonnent pour dénoncer – au moyen de messages tels « à bas la France ! », « Barkhane dégage ! » – ce que certaines populations considèrent comme une occupation néocoloniale. Comment et pourquoi se mobilisent les mouvements dits anti-français à l’échelle du continent ? Quels sont les modes d’action et quelles sont les logiques de circulation ? Si dans les études politiques africaines, l’étude des mouvements sociaux s’est davantage intéressée aux contestations démocratiques et aux revendications identitaires, peu d’attention a été accordée aux mobilisations transnationales anti-impérialistes depuis le 21e siècle. L’exemple des « mouvements anti-français » s’avère fructueux pour comprendre les dynamiques actuelles de contestation en Afrique. Sur le plan méthodologique, l’analyse recourt à la sociologie compréhensive pour saisir le sens que les acteurs concernés par ces mouvements donnent à leurs actions. Les données sont en train d’être construites à partir d’observations empiriques et d’analyses de contenu.
Mot-clé : anticolonialisme, Françafrique, mouvements sociaux, et Relations internationales
Conectez vous pour accéder au texte complet
[caldera_form id="CF601abc919576c"]Toutes les communications appartenant au même panel :
- Mobilisations politiques et créations identitaires dans les sociétés post-esclavage (Bénin, Niger, Mauritanie, Tunisie) : une difficile transnationalisation de la question par N’Diaye Ramata
- Penser les nouveaux mouvements sociaux à partir de l’expérience des mouvements de contestation de la présence française en Afrique subsaharienne par KPONVI Afiwavi Georgette EYENGA Georges Macaire ZITTI Tony
- Une citoyenneté contestée au Maroc ? Etude de la revendication de la déchéance de la nationalité par El Gharbi Zineb
- La circulation du genre dans un contexte africain: cas du Niger par ALHASSOUMI Hadizatou
- Protestation des organisations islamiques au Mali et émergence d’espaces publics religieux suite à l’adoption du code de la famille en 2009 par KONE OUSMANE
- Engagements citoyens et restauration du paradigme de l’engagement communautaire dans la gouvernance de l’épidémie d’Ebola en République de Guinée par DIOUF Waly
- Le réseau transnational des « Mouvements citoyens » ouest africains par Illi Jean
Voir le panel Circulations de modèles contestataires en Afrique : inspirations, échanges et influences transnationales /
Voir tous les panels du colloque Apad conference 2020