Ingénierie locale des motos : le cas de quelques villes du Nord du Nigéria et du Nord du Cameroun (1990-2020)
Auteur(s) : Ngassou Loppa ;
La présente communication entend questionner les motos comme objet de mobilité. Elle s’intéresse plus particulièrement aux savoirs et savoir-faire locaux sur les motos ; aux transferts de techniques sur ces engins entre le Nigéria et le Cameroun dans une perspective de moyen de mobilité et outil de développement socio-économique. En effet, l’utilisation des engins à deux roues-communément appelés motos taxi- comme moyen de déplacement dans le Nord du Cameroun remonte aux années 1988 (Aboulkarim 2005). Ensuite, du fait de l’acquisition facile de l’engin, de son efficacité en termes de services rendus et de son coût de transport relativement à la portée de tous, les motos se sont imposées comme moyen de mobilité des plus privilégiés dans le Nord Cameroun. En plus de servir moyen de transport dans les centres ruraux et urbains, les motos sont un excellent moyen de mobilité des personnes et des biens dans l’espace CEMAC (Ngassou 2019). Aussi, convient-il de préciser que le phénomène des motos s’est accompagné de la mise en place d’une ingénierie locale des motos. On observe ainsi des ateliers plus ou moins (in)formels et qui consistent à former sur le tas des jeunes aux savoirs de montage et démontage des motos, rechange de pièces pour ne citer que ceux-là. Les premières motos utilisées dans le Nord Cameroun étaient importées par le Port de Douala. Toutefois, celles récemment et actuellement utilisées viennent pour la plupart du Nigéria. A cet effet, les villes Kano, Maiduguri, Djimeta et Muby au Nigéria et Garoua, Maroua et Ngaoundéré au Cameroun offrent des possibilités d’étude de cet objet de mobilité dans les pays du Sud. Par conséquent, d’où viennent concrètement ces motos ? Comment sont-elles adaptées et utilisées comme moyen de mobilité ? Comment en est-on arrivé à les utiliser comme moyen par excellence de mobilité des biens et personnes en CEMAC ? Et en quoi concourent-elles au développement socio-économique des populations, des villes nigérianes et camerounaises ? Telles sont les questions qui guident la présente recherche. Les sources essentielles sont à la fois écrites, orales et produites à partir des observations sur le terrain. La perspective globale s’inscrit dans une analyse socio-historique et permet d’une part, de revenir sur la dynamique de l’ingénierie locale des motos dans ces espaces africains. D’autre part, apprécier l’apport des motos sur le développement socio-économique des populations et villes concernées par l’étude.
Mot-clé : Cameroun, développement, ingénierie locale, mobilité, motos, et Nigeria
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