Quand le « Sud » investit au « Sud » : les investissements agricoles chinois en Côte d’Ivoire
Auteur(s) : Aurégan Xavier ;
Cette proposition de communication issue d’une expertise menée pour le Centre technique de coopération agricole et rurale ACP-UE (CTA) et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) traite de certaines interventions chinoises dans le secteur agricole ivoirien. Les principaux résultats obtenus sont essentiellement empiriques et de première main.
Cette recherche propose dans un premier temps un état des lieux analytique des différents investissements publics qui sont fréquemment assimilés à la « coopération » bilatérale, soit à l’aide publique octroyée par la Chine populaire. En filigrane, l’aide chinoise étant liée, les investissements et les stratégies commerciales ne sont jamais éloignés de l’aide à proprement parler. Il convient pourtant d’isoler ces différentes composantes des relations économiques sino-africaines pour mieux appréhender les différents enjeux afférents. Ces investissements peuvent conséquemment être appréhendés en tant que mobilités et/ou circulations, tant « matérielles » qu’« immatérielles ».
Ainsi, dans le secteur agricole ivoirien, les capitaux publics chinois investis concernent uniquement deux filières : l’hévéa et le cacao. Ces interventions corroborent les réformes endogènes chinoises et l’internationalisation des puissants groupes afférents. In situ, ces deux investissements chinois sont (in)directement liés à des conflits socio-économiques. Par conséquent, plusieurs questions se posent. Qui sont ces groupes publics chinois ? Quelle est leur histoire et comment sont-ils parvenus – ou été invités – à sortir du territoire chinois pour finalement investir dans des filières agricoles, ivoiriennes en l’occurrence, qui sont accaparées par les nationaux d’une part, et occidentaux d’autre part ? Possèdent-ils et mettent-ils en œuvre leurs propres stratégies (commerciales et de diversification) ou sont-ils assujettis aux politiques étatiques, voire de plus en plus, provinciales ? Enfin, pour quelle raison ces investissements sont encore largement méconnus, y compris en Côte d’Ivoire où les médias ne les mentionnent jamais.
Parfois accusée de néocolonialisme, d’être parmi les principaux accapareurs de terre en Afrique subsaharienne, la Chine populaire intervient pourtant via différents canaux, acteurs, institutions et modalités. Cette proposition de communication s’intéresse donc spécifiquement à cette pluralité d’acteurs chinois présente dans l’agriculture ivoirienne, les acteurs à capitaux publics chinois n’étant pas les seuls à s’intéresser aux sols africains : les « privés », ces « migrants-investisseurs » investissent également « par le bas » dans ce secteur.
Partant, des migrants chinois ont investi à Abidjan dans plusieurs filières, dont les ressources halieutiques et le bois. Conflits et critiques rythment les investissements de ces migrants-investisseurs, qu’il convient également d’inclure et d’analyser afin de proposer une vue circulaire de ces interventions agricoles du “Sud” au “Sud”, de la Chine en Côte d’Ivoire.
En définitive, cette proposition de communication tend à mettre en perspective deux des quatre formes d’intervention chinoises en Afrique (investissements privés et publics), en Côte d’Ivoire et dans l’agriculture spécifiquement, et en prenant pour chacune d’elles des études de cas permettant d’évaluer leurs spécificités, leurs moyens et les enjeux induits.
Mot-clé : Afrique, Agriculture, Chine, Côte d'Ivoire, et Investissement
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