par Jonathan (zaclys) Benabou | 25 Mar 2020 | Non classé
Les limites de l’hospitalité dans les sociétés rurales forestières ivoiriennes
Auteur(s) :
Kouassi Koffi Noël ;
L’étranger à la barrière est une réflexion sur les pratiques d’hospitalité dans les sociétés rurales en Côte d’Ivoire en temps de guerre. A partir de la situation de dérèglement politique national et local, on analyse comment l’agir politique, visant à surveiller les villages contre les ennemis, remet fondamentalement en cause les pratiques de l’hospitalité qui structurent les rapports d’altérité entre les tuteurs autochtones et leurs étrangers. L’enquête ethnographique a été réalisée pendant la guerre que vient de traverser la Côte d’Ivoire. Cette période a été marquée aussi bien au niveau national que dans les milieux ruraux par un débordement du social et du politique, par des discours de délégitimation des étrangers, en raison de leur proximité supposée avec les rebelles. A partir des données produites dans ce contexte, nous questionnons principalement le lien entre le politique, l’identité, la reconnaissance et l’indifférence. L’objectif est d’étudier dans les interactions à la barrière, les formes d’expression du mépris de la figure de l’étranger et les effets de l’indifférence des pouvoirs coutumiers dans la régulation des interactions. La barrière est envisagée comme une injonction à la rupture, à la distanciation et surtout comme un espace de perte des référents identitaires communautaires pour les étrangers, conduisant ainsi au renouvellement de leur figure dans les interactions.
Mot-clé : Côte d'Ivoire, Etranger, Frontière, Guerre, et identité
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par Jonathan (zaclys) Benabou | 25 Mar 2020 | Non classé
L’exclusion ordinaire : une politique humanitaire à la frontière colombo-vénézuélienne ?
Auteur(s) :
GARLIN POLITIS Fernando ;
Depuis la crise migratoire des Vénézuéliens en 2016, plusieurs gouvernements d’Amérique Latine ont mis en place des mesures afin de « contrôler » et « gérer » les flux des personnes migrantes arrivant dans leurs pays. Des « visas humanitaires » ont été émis avec le but de « réguler » la situation des Vénézuéliens en Équateur, au Chili et au Pérou. Pourtant, le pays qui reçoit le plus grand nombre de migrants Vénézuéliens, la Colombie, n’a pas suivi cette démarche, en gardant une politique d’ouverture qui contraste avec ces mécanismes de triage. En effet, le gouvernement colombien a mis en place un programme de légalisation du statut de tous les migrants, permettant leur accès au marché de travail. Pourtant, le choix de « normalisation » du statut des Vénézuéliens en Colombie se heurte à la dynamique actuelle à la frontière.
Tout autour des municipalités frontalières, des groupes armés et paramilitaires se livrent régulièrement à des pratiques telles que le trafic d’armes et de personnes, la contrebande d’essence, ainsi que le narcotrafic. Ces structures paramilitaires réglementent le transit des personnes et pratiquent des extorsions régulières que la population migrante comprend comme des impôts. Face à cette dynamique, la réponse de l’État en matière d’« inclusion » des migrants semble une stratégie pour maintenir une politique de l’« ordinaire » dans des situations de « crise ». Cette normalité se construit sur un récit de migrants ayant besoin de solidarité et d’aide humanitaire, mais sans les mesures sociales ou politiques qui auraient un impact sur un pays souffrant du plus grand déplacement interne au monde. De ce fait, les migrants à la frontière dépendent principalement des économies informelles, illégales ou humanitaires comme autant de formes ordinaires de survie. La mobilité offerte par une politique libérale d’intégration est donc entravée par la précarité de l’emploi et l’exploitation. Comme l’a observé Sandro Mezzadra (2017) à partir d’autres terrains, ces tensions et conflits ne sont pas seulement visibles aux frontières, mais aussi dans d’autres régions et avec d’autres populations en Colombie.
À partir d’une ethnographie réalisée à Bogotá, la capitale de la Colombie, et à Cúcuta et La Guajira, villes frontalières, je cherche à comprendre comment l’aide humanitaire s’articule avec une supposée politique d’inclusion dans des territoires frontaliers marqués par la violence, la discrimination et la précarité
Mot-clé : Colombie, exclusion, Frontière, migration, et Venezuela
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par Jonathan (zaclys) Benabou | 25 Mar 2020 | Non classé
Insurrection, contre-insurrections et reconfiguration des dynamiques frontalières dans le bassin du lac Tchad entre 2014 et 2019
Auteur(s) :
Sumo Tayo Aimé Raoul ;
Les États du Bassin du lac Tchad sont confrontés, depuis 2009, à « Boko Haram », une insurrection armée d’origine nigériane et qui a tiré profit de la configuration géographique, sociologique, géopolitique et historique des espaces frontaliers pour étendre son aire opérationnelle aux Etats voisins, le Cameroun, le Niger et le Tchad notamment. Les modalités de l’insurrection, ainsi que les mesures de gouvernance des périphéries, prises dans le cadre des politiques contre-insurrectionnelles des Etats concernés, ont profondément modifié les dynamiques frontalières, notamment celles liées à la circulation des personnes, des biens et des services.
La présente contribution s’intéresse justement aux effets de l’enjeu sécuritaire « Boko Haram » sur la circulation des personnes et des biens entre les pôles émetteurs des produits agricoles et manufacturés et les pôles de consommation dans le bassin du lac Tchad. Plus spécifiquement il s’agira dans un premier temps de montrer comment les modalités de l’insurrection et les mesures contre-insurrectionnelles prises par les États concernés affectent les mobilités transfrontalières. Ensuite, il sera question des modalités d’adaptation des populations locales face aux effets conjugués des politiques de surlignage, voire du durcissement des frontières nationales et des contraintes générées par l’insurrection.
Le raisonnement sera construit sur la base de sources primaires, notamment des documents d’archives administratives et sécuritaires, des observations directes et entretiens conduits pendant des séjours de recherche au Nigeria, au Tchad et au Cameroun entre 2014 et 2019. Quelques sources secondaires seront également mobilisées.
Mot-clé : Bassin du lac Tchad., Boko Haram, frontières, Mobilités, et Sécurité
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par Jonathan (zaclys) Benabou | 25 Mar 2020 | Non classé
Crise politique et diplomatique sénégalo-mauritanienne de 1989 : Le passage et les représentations de la frontière entre les deux États
Auteur(s) :
Wane Abdoulaye ;
La crise politique et diplomatique sénégalo-mauritanienne de 1989 est partie d’un banal incident frontalier survenu le 9 avril entre éleveurs mauritaniens et paysans sénégalais. Fin avril, la Mauritanie expulsait les ressortissants sénégalais. Mais ces expulsions touchaient aussi une partie des citoyens négro-mauritaniens qui étaient des fonctionnaires, des éleveurs ou de simples villageois. Le nombre de Mauritaniens déportés à cette époque est estimé entre 60 et 120 mille personnes. De même, le Sénégal renvoyait de son territoire les mauritaniens qui étaient pour la plupart des commerçants. Les deux Etats ont officiellement rompu leurs relations diplomatiques le 21 août 1989. Cette rupture s’est concrétisée par la fermeture des frontières.
Ma communication portera d’abord sur les conséquences politiques liées au passage du fleuve Sénégal et les pratiques des déportés négro-mauritaniens lors de cette crise interétatique. Ensuite elle montrera la manière dont les habitants de la vallée perçoivent cette frontière.
Franchissant ce fleuve sous contraintes policières, les Négro-mauritaniens déportés au Sénégal perdaient de fait leur nationalité mauritanienne ainsi que des repères socioculturels pour certains d’entre eux. Dans son étude anthropologique sur les camps des réfugiés négro-mauritaniens au Sénégal, Marion Fresia considère que la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie n’a pas changé la géopolitique des relations familiales ancestrales des habitants du fleuve. Elle indique d’ailleurs que cette frontière entre les deux États est inexistante dans l’imaginaire collectif. À tel point que même sa fermeture officielle durant les événements d’avril 1989 et le renforcement de sa surveillance par les forces armées sénégalaises et mauritaniennes n’ont pas dissuadé les populations de se rendre dans l’un comme dans l’autre pays. Pendant cette période d’exception, les habitants du fleuve ainsi que les déportés effectuaient nuitamment leurs voyages à partir des points de passage clandestins pour rendre visite à leurs familles. D’importantes activités clandestines se développaient autour du transport des personnes et des biens. Si la frontière n’existe pas comme le soutient Fresia, c’est parce que le Sénégal comme la Mauritanie sont désignés par des termes de direction : le Sud pour le Sénégal et le Nord la Mauritanie.
Cette manière de penser s’inscrit dans une histoire politique qui remonte au temps précolonial marqué par la création d’unités politiques comme celle du Fuuta Tooro, qui regroupait une partie des territoires actuels sénégalais et mauritanien. Ce cadre géographique d’appartenance politique historique et les relations ethniques ont-ils joué un rôle dans l’atténuation des effets négatifs des déportations de citoyens négro-mauritaniens au Sénégal ? Il est vrai que les déportés négro-mauritaniens ont trouvé au Sénégal une assistance ethnique qui était aussi significative que l’assistance humanitaire internationale. Beaucoup étaient accueillis, pour ainsi dire, par leurs proches parents sénégalais, avant d’être admis dans les camps de réfugiés construits par le HCR. Mais contrairement à Marion Fresia, je crois que le passage du fleuve Sénégal a conduit à la politisation des déportés négro-mauritaniens. À cause de leur expérience de déportation, nombre de ces derniers ont commencé à militer au sein de l’organisation des Forces de libération africaines de Mauritanie, qui incarne le nationalisme négro-mauritanien moderne.
Mot-clé : Crise, déportés, Etats, frontières, pratiques clandestines, et représentations
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par Jonathan (zaclys) Benabou | 25 Mar 2020 | Non classé
Cultures urbaines de résistance. Du graffiti au street art sur le mur en Palestine
Auteur(s) :
Slitine Marion ;
Depuis 2002, le mur imposé par l’Etat d’Israël représente un espace « d’exceptionnalité » et « d’incertitude » à part entière, dans un contexte d’occupation des territoires palestiniens. Dès lors, certains artistes venus des quatre coins du monde – dont les plus notables sont le britannique Banksy ou le français JR – se sont emparés de ce mur de plus de 700 km de long, pour en faire une « galerie à ciel ouvert », voire « la meilleure destination de vacances pour les street artistes du monde entier » selon les mots de Banksy. Toutefois, cette frénésie de l’art sur le mur n’a pas tardé de déplaire à une partie de la communauté d’artistes locaux, qui ont vu en cet « art aux frontières », une manière de « beautifier » ce mur, symbole d’un système colonial global, qui empêche quotidiennement, leurs traversées de l’espace. Ces artistes – souvent palestiniens – dénoncent le fait que cet art tend à rendre acceptable le mur, à normaliser l’occupation et à dépolitiser les engagements des acteurs, participant ainsi à une communication néolibérale et à la seule image de marque des artistes-stars en question. Au contraire, d’autres artistes – souvent internationaux – considèrent eux, que ces interventions artistiques participent à attirer l’attention médiatique sur les réalités de l’occupation et proposent des manières alternatives de penser cet « espace d’exceptionnalité ».
La production artistique sur le mur d’apartheid pose d’une manière inédite la question de l’organisation de l’espace public et de celle du territoire, tout en interrogeant les débats animés concernant les circulations des images, dans un contexte de non-circulations des personnes. Dans cette communication, il s’agira non seulement d’analyser les pratiques artistiques qui ont émergé sur le mur de séparation, ainsi que le contenu de ses productions, mais également les controverses qui sous-tendent ces nouvelles pratiques artistiques, en veillant à les placer dans le contexte sociopolitique dans lesquelles elles ont été réalisées. A travers une analyse ethnographique de ces créativités urbaines, et en prenant l’exemple concret de Bethléem, « haut-lieu » de ce street art, il s’agira d’interroger plus largement les interactions entre espace public et art urbain dans un contexte de crise. Plus largement, ce sera l’occasion d’interroger les enjeux et limites de ces interventions artistiques urbaines et leurs interactions avec l’engagement des artistes.
Mot-clé : Street art - Engagements - Israël / Palestine - Coloniation - Anthropologie urbaine
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