Association pour l’anthropologie du changement social et du développement
Association for the anthropology of social change and development

Translating asylum: The circulation of national asylum procedures to Niger

Translating asylum: The circulation of national asylum procedures to Niger

Auteur(s) : Lambert Laura ;

Asylum is considered first of all a matter of nation states. Nevertheless, the reality in many countries in the global South, who globally host the largest share of refugees, is rather a complex constellation of actors with their different perceptions and strategies of how national asylum should be done and for which purpose – namely the UNHCR, national authorities, international donor states and asylum-seekers and refugees.

Based on a one-year ethnographic fieldwork in 2018-2019 in Niger, the presentation attempts to trace how and for which purpose the global model of “national asylum” was implemented in Niger since the 1990s and particularly between 2015-2019, via the classical instruments of lobbying, training, and experts. These circulations highlight recurring changes, shared understandings and frictions between these actors.

I argue that the de facto introduction of a run-of the mill model of national asylum in Niger was centrally driven by the UNHCR. This happened when there were actually nearly no refugees, due to a) UNHCR’s strategy of reducing its implication in the Sahel at the end of the 1990s and b) in 2015 due to the political career of migration control, based on UNHCR’s tying of asylum to migration control. Nevertheless, it was implemented in a local context of e.g. a precarious and nepotistic administration, donor dependency and multiple state priorities, postcolonial control tactics and societal conformism that altogether changed the model and its effects.

Nowadays, the responsibilization of the state remains a disputed frame of reference. Based on the recent example of evacuations of refugees in detention from Libya to Niger (Emergency Transit Mechanism), I will portray the conflicting representations between the UNHCR staff, Nigerien bureaucrats, European donors and asylum-seekers regarding the meaning of a sovereign or national asylum procedure, speaking of a lacking shared understanding of the actors (or metacode, Rottenburg 2009). This calls into question a one-dimensional (wish for the) increase of national responsibility.

Similarly, regarding the understanding of fair and just procedures, different actors have expressed diverging reform interests, such as to which norms an appeal procedure has to conform to (legal norms, practicality).

Literature

Rottenburg, Richard (2009): Far-fetched Facts. A Parable of  Development Aid. MIT Press.


Mot-clé : asylum procedure; UNHCR; Niger; state responsibility

Conectez vous pour accéder au texte complet
[caldera_form id="CF601abc919576c"]

Toutes les communications appartenant au même panel :

Voir le panel Les circulations des référentiels et des instruments d’action publique / Circulation of policy frames and tools

Voir tous les panels du colloque Apad conference 2020


La gouvernance humanitaire d’un espace migratoire en Tunisie : le cas de l’immigration subsaharienne à Sfax et Médenine

La gouvernance humanitaire d’un espace migratoire en Tunisie : le cas de l’immigration subsaharienne à Sfax et Médenine

Auteur(s) : Cassarini Camille ;

La « crise migratoire » en méditerranée centrale n’en finit plus d’interroger le modèle de gestion des migrations mis en place par les États maghrébins et ceux de l’Union Européenne. Sous le registre d’une « crise qui dure », les instruments de régulations sécuritaires et humanitaires des migrations instaurés sont les objets de nombreuses critiques.

La Tunisie illustre bien la manière dont ces différents outils sont mis en œuvre. Sous le « label » du co-développement, ceux-ci s’articulent autour d’une lutte contre les causes profondes de la migration, d’un renforcement des capacités de l’État à lutter contre l’immigration irrégulière et de la diffusion d’un modèle de « bonne gouvernance des migrations », symptomatique de l’approche gestionnaire des migrations. Dans leur versant humanitaire, les acteurs internationaux et non gouvernementaux se sont imposés comme les maitres d’œuvre d’un ensemble d’outils d’assistance et d’accompagnement, financés intégralement par des bailleurs de fonds européens.

Dans ce contexte, l’immigration subsaharienne apparait comme une des populations « cibles » de cette politique gestionnaire, autour de laquelle sont financés et orchestrés un ensemble de dispositifs d’assistance mis en œuvre par cette configuration d’acteurs. Ces dispositifs, présentés comme politiquement neutres et construits « pour les droits des migrants » s’inscrivent pourtant dans des registres faisant de la migration un objet dépolitisé. Ils semblent même s’imposer aux migrants comme des outils de visibilisation de leur présence et d’ascension sociale.

Cette communication entend interroger, à travers cette configuration d’acteurs et leurs dispositifs, les modalités de production d’un contrôle de l’espace migratoire par les acteurs humanitaires. Pour ce faire, elle s’articulerait autour deux axes.

Le premier interrogerait les structures de l’espace humanitaire à travers une analyse de leurs modalités d’installation en Tunisie, des outils d’assistance mis en place ainsi que le champ social sur lequel elles se sont appuyées. Il s’agirait donc d’explorer comment et selon quelles logiques ces différentes structures se sont engagées dans l’assistance aux populations migrantes en Tunisie.

Le second axe interrogerait les effets que produisent chez les populations migrantes ces dispositifs en termes de restructuration des trajectoires migratoires et sociales, à partir de deux cas représentatifs de ces espaces humanitaires construits en temps de « crise » ; les villes de Sfax et Médenine. Il s’agirait de voir selon quelles modalités l’intégration des populations migrantes à ces espaces humanitaires produit des formes de contrôles et d’intériorisation des normes chez celles-ci.

L’articulation de ces deux axes permettrait de montrer comment les acteurs humanitaires se retrouvent engagés dans la production d’un espace frontalier aux contours mobiles et n’agissant plus seulement sur l’espace physique mais aussi social.

Ce travail s’appuie sur une enquête de terrain de 15 mois, menée entre 2016 et 2019, dans les villes de Sfax, Médenine, Tunis et Abidjan. Elle s’est composée de deux dispositifs ethnographiques regroupant 74 entretiens libres et semi-directifs, réalisés avec des individus subsahariens en migration, des travailleurs et responsables d’associations, d’organisations humanitaires non gouvernementales, intergouvernementales, des hommes et femmes d’église et des fonctionnaires tunisiens en charge des questions migratoires.


Mot-clé : Contrôle, Frontière, Humanitaire, et Immigration

Conectez vous pour accéder au texte complet
[caldera_form id="CF601abc919576c"]

Toutes les communications appartenant au même panel :

Voir le panel Réinventer les circulations en temps de “crises” / Reinventing circulations at times of “crisis” in West Africa

Voir tous les panels du colloque Apad conference 2020


“Border closure means nothing”: Securitization and Emerging Rice Smuggling Strategies along Nigeria-Benin Republic transport Corridor

“Border closure means nothing”: Securitization and Emerging Rice Smuggling Strategies along Nigeria-Benin Republic transport Corridor

Auteur(s) : Fatai Qudus Oludayo Tade ; Fatai Qudus ;

With increasing smuggling and importation of arms and ammunition through its land borders, Nigerian government shut its borders in 2019 to control illegal arms’ importation and smuggling with a view to promoting national security and grow local economy. While ‘border drill’ task force was set up with reported successes, scholars are yet to probe how border closure and securitization of transport corridors contributes to renegotiation of spaces and transport routes between smugglers and security agents and how such affects local economy. Using exploratory design executed with qualitative tools (Indepth interviews and participant observation) of data collection, we collected data from smugglers, security agents and traders of smuggled rice in Saki, a border community to Benin Republic in Oyo State. Findings show that despite the border closure, smugglers of rice have adapted new strategies of using ‘Okada’ to transport smuggled rice through newly created forest routes. With complex smuggling structure, which involve agents of the State (security agents), smugglers are able to negotiate their passages at security check points. They adapted new strategies of using slangs, symbolic significations and mobile communication to inform their members and sidestep security points. The study foregrounds how public policies influence creation of alternative smuggling routes, emergence of new trading partners and the deployment of digital technology to circumvent border securitization.


Mot-clé : Border, circulation, Crisis, Smuggling, et Space negotiation

Conectez vous pour accéder au texte complet
[caldera_form id="CF601abc919576c"]

Toutes les communications appartenant au même panel :

Voir le panel Réinventer les circulations en temps de “crises” / Reinventing circulations at times of “crisis” in West Africa

Voir tous les panels du colloque Apad conference 2020


Pratiques et outils de la relation entre migrations et développement : le cas des réseaux associatifs des migrants soninkés en France

Pratiques et outils de la relation entre migrations et développement : le cas des réseaux associatifs des migrants soninkés en France

Auteur(s) : Wane Abdoulaye ;

La problématique liée à l’impact des mobilités internationales des individus, des capitaux et des biens culturels ne se prête pas seulement au discours scientifique. Ce dernier se voit concurrencé aujourd’hui par d’autres types de discours politique et médiatique. À telle enseigne que l’expression « migrations internationales » peut parfois signifier une chose et son contraire ; elle désigne, en tout cas, une réalité multiforme. Mais bien qu’il existe des variations qui découlent des approches d’analyse, certains éléments semblent faire consensus lorsqu’on parle de ce phénomène. Ceux-ci renvoient en effet aux inégalités qui se renforcent entre le Nord et le Sud. Selon Alessandro Monsutti, le concept de développement est analysé sous le prisme de l’optimisme dans les théories de modernisation des sociétés du Sud. Ces études soulignent les effets positifs des transferts de fonds et des investissements des migrants, qui sont perçus comme une nouvelle solution au problème du sous-développement.

Ma communication porte sur les outils de coopération construits par les migrants mauritaniens en France, afin d’intervenir dans les domaines de développement en Mauritanie. Il s’agit des migrants qui appartiennent à l’ethnie des Soninkés dont l’expérience migratoire, très ancienne, apparaît dans les archives coloniales. Les groupes de Soninkés dans l’Hexagone imaginent et mettent en œuvre des pratiques et des instruments d’investissement au profit de leurs communautés d’origine. Utilisant généralement des réseaux de transactions financières informels, ces migrants jouent un rôle important pour le maintien des conditions de vie normales dans leurs régions d’origine. Mais si les outils créés par ces migrants soninkés sont décisifs, il n’empêche que de profondes inquiétudes se manifestent de plus en plus quant à leur avenir.

Deux situations justifient ces craintes. La première s’explique par le fait que la plupart des migrants fondateurs des réseaux associatifs de coopération au développement sont  aujourd’hui à la retraite. Par conséquent leurs capacités de financement d’actions de développement sont réduites. La seconde situation renvoie à des logiques d’ordre culturel et psychologique. Celle-ci concerne les enfants des migrants retraités. Nombre de ces jeunes sont nés en France et y ont grandi. Loin des communautés d’origine de leurs parents et des réalités socio-économiques qui fondent les logiques de mobilisation de leurs aînés, ils ne s’impliquent pas dans les réseaux associatifs qui imposent des cotisations et d’autres obligations pour réaliser des investissements dont ils ne profitent pas directement. Le défi des modèles de coopération de ces migrants en France se mesure actuellement à leur capacité à trouver, d’une part, de nouvelles sources de financement et, d’autre part, à créer des conditions d’autofinancement des projets de développement déjà mis en place.

L’importance de cette coopération au développement informelle, qui évolue à la périphérie de celle officielle, a conduit récemment la Mauritanie à exprimer sa volonté de bâtir une nouvelle politique de gestion des ressources issues des migrations. Les organes de l’État mauritanien à l’image du ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale portent désormais cette ambition. Je pense que le regain d’intérêt politique pour les migrants mauritaniens peut être interprété comme le début de la bureaucratisation des opérations de coopération qu’ils ont inventées.


Mot-clé : coopération au développement, Mauritanie, migrants soninkés, réseaux associatifs, et types de pratiques

Conectez vous pour accéder au texte complet
[caldera_form id="CF601abc919576c"]

Toutes les communications appartenant au même panel :

Voir tous les panels du colloque Apad conference 2020


Learning Migration Governance

Learning Migration Governance

Auteur(s) : Kawar Leila ;

Over the past two decades, legal scholars and social scientists have traced in rich detail the circulation of a policy discourse on “migration and development” across the global South. Nevertheless, in terms of enunciating standards for labor migration, this global conversation has as yet produced primarily soft norms; the international frameworks and compacts developed over the past two decades contain few enforcement mechanisms, and most states remain unwilling to ratify earlier enacted ILO and UN conventions on labor migration. For these reasons, theories of positivist rule-making and coercive compliance are not especially useful for understanding how supra-national norms governing migrant labor are made meaningful.

In recent years, and as part of a trend that extends beyond labor migration standards, international organizations have increasingly embraced alternative models of legal impact: managerial and socialization approaches to international legal compliance, transnational legal process approaches that emphasize the role of national courts, as well as pluralist models of transnational lawmaking that emphasize negotiated agreements among non-state actors. This paper examines empirically how these soft international norms for regulating labor migration are being communicated and disseminated in practice. It does so by focusing on one particular setting in which these norms are made meaningful to policy practitioners, namely training courses in labor migration governance. This expanding field of internationally-sponsored programming aims to instruct civil servants and trade unionists in the global South on how to implement not only existing international labor standards but also recently-enacted multilateral frameworks and guidelines that are relevant to the migration domain.

To understand how these soft international norms for regulating migration are made meaningful in practice, I examine three different types of training courses in labor migration governance. The empirical analysis centers on programs training practitioners in North Africa and Subsaharan Africa, and it interrogates the processes by which knowledge about migrants and migration is interactively assembled in these local settings. In all of these settings, internationally-sponsored programming introduces policy actors in the global South to a common normative corpus of migration-related international labor standards as well as recently-enacted multilateral frameworks and guidelines. Despite the broadly- similar normative content found in migration policy capacity-building programs across these settings, my analysis reveals important differences not only in their affective registers but also in the types of roles these learning communities construct for their participants. This ethnographically-inspired approach directs attention to these performative and experiential dimensions of how transnational development discourse is communicated and received, which remain under-examined in studies of global social policy.


Mot-clé : legal anthropology et migration and development

Conectez vous pour accéder au texte complet
[caldera_form id="CF601abc919576c"]

Toutes les communications appartenant au même panel :

Voir le panel Discours, pratiques et outils de la relation migrations/développement : circulations, innovations et résistances au Sud Global / Narratives, practices and tools of the migration-development nexus: circulations, innovations and resistances in the Global South

Voir tous les panels du colloque Apad conference 2020