Association pour l’anthropologie du changement social et du développement
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Assurance Qualité, circulation des normes et contraintes locales dans l’enseignement supérieur au Sénégal

Assurance Qualité, circulation des normes et contraintes locales dans l’enseignement supérieur au Sénégal

Auteur(s) : BARRO aboubacar Abdoulaye ;

Partant de l’expérience de L’Autorité nationale d’assurance qualité de l’enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (ANAQ-Sup) créé en 2012, cette communication, outre la mise au jour des contraintes structurelles qui caractérisent les universités sénégalaises depuis des décennies (Barro, 2010) ; (CNAES, 2013), veut éclairer l’application de normes techniques et de gouvernance issues d’institutions d’évaluation du Nord dans les universités publiques et privées du Sénégal. L’ANAQ-sup, première institution du genre en Afrique subsaharienne francophone, est mis en place dans un contexte international et sous-régional où les systèmes d’évaluation et d’accréditation sont martelés avec force dans tous les plans de développement de l’enseignement supérieur (universités, CAMES, Association des universités africaines, etc.). L’idée de cette communication est née d’une expérience de son auteur, coopté en 2016 par l’ANAQ sup pour évaluer une licence de sociologie dans une des huit universités publiques sénégalaises. Cette évaluation a permis de noter un contraste réel entre la rhétorique de l’assurance qualité et la réalité économique et sociale du système universitaire au Sénégal. D’emblée, l’ANAQ sup annonce en rubrique « Référentiels » de la page d’accueil de son site internet : « Les référentiels d’évaluation institutionnelle et de programmes ont été inspirés par ceux de l’Organe d´Accréditation et d´assurance Qualité des hautes écoles suisses (OAQ)» puis «Les guides ont été inspirés de ceux l’Organe d´accréditation et d´assurance qualité des hautes écoles suisses (OAQ)».

L’ANAQ sup se distingue par son autonomie de gestion, les moyens financiers mis à disposition, ses partenariats divers et le recours à des évaluateurs externes. Depuis 2012, elle a permis un meilleur contrôle du contenu des formations universitaires privées et publiques. Mais cet ancrage contraste avec les contraintes des universités en termes d’infrastructures, de manque de ressources financières (Goudiaby, 2014) et un jeu entre partenaires extérieurs (agences d’évaluation françaises et canadiennes, agence gouvernementale et internationale). Les évaluations de l’ANAQ sup, depuis presque dix ans, sont devenues une routine largement favorisée par les universités qui y trouve un moyen de justification de leurs contenus d’enseignement dans un contexte de forte concurrence avec les instituts privés. Il faut également interroger les critères d’accréditation et non accréditation dans un contexte universitaire où les formations se caractérisent par les mêmes contraintes. Pour ne citer qu’un seul exemple, sur quels critères, la licence de sociologie de l’Université Gaston Berger est accréditée alors que celle de Ziguinchor n’a pas pu l’être en 2016 ? Dans ce contexte, les contraintes citées plus haut poussent à interroger la pertinence d’une telle agence.


Mot-clé : Assurance qualité, enseignement supérieur, évaluation, normes, et Sénégal

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