Association pour l’anthropologie du changement social et du développement
Association for the anthropology of social change and development

L’instrumentation de l’action publique dans les secteurs de la jeunesse et de l’insertion socioprofessionnelle au Sénégal

L’instrumentation de l’action publique dans les secteurs de la jeunesse et de l’insertion socioprofessionnelle au Sénégal

Auteur(s) : TOURE Ibrahima ; Dia Amadou Hamath ;

Cette contribution interroge les formes et les transformations de l’action publique dans le secteur de l’insertion socioprofessionnelle des jeunes. Elle réinvestit notamment les acquis de l’approche théorique instrumentale et de l’analyse normative des politiques publiques, propose un éclairage sur les processus ayant mené à l’élaboration de ces politiques d’emploi, produits d’influences marquantes, met en évidence les dispositifs engagés dans leurs productions, analyse leurs configurations organisationnelles et scrute dans une perspective comparative les modifications structurelles et les dynamiques actuelles y afférentes. S’appuyant sur les interventions de quatre programmes étatiques de l’emploi des jeunes, le texte montre comment les instruments d’action publique et les référentiels, à mi-chemin entre nationalisation, sectorisation, marché et mondialisation, sont au cœur de l’élaboration des politiques et de la trajectoire mouvante de l’État.


Mot-clé : emploi, jeunesse, politique et action publique, réformes du secteur public, et Sénégal

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Développement de la finance et finance pour le développement

Développement de la finance et finance pour le développement

Auteur(s) : Ronal Océane ;

Dans la sphère de l’aide au développement, la première décennie des années 2000 a vu la montée d’un référentiel d’action publique orienté sur la mobilisation du secteur privé. Cherchant aussi bien à s’inspirer des méthodes qu’à attirer les ressources de ce secteur, ce référentiel infuse aujourd’hui les acteurs et les instruments de l’aide au développement à différents échelons. En s’intéressant à la manière dont le Groupe Agence française de développement (opérateur des politiques publiques françaises d’aide au développement) a récemment intensifié ses interventions via des opérations de capital investissement (ou Private Equity) dans les entreprises des pays bénéficiaires d’aide, nous proposons dans cette communication de documenter la façon dont un référentiel et un instrument empruntés au secteur financier sont pris en charge et circulent au travers de l’activité d’une institution d’aide.

En s’attachant à décrire dans quelles conditions le bailleur français investit dans des entreprises, notre contribution visera à montrer comment un référentiel financier et un instrument d’action publique sont produits et circulent, depuis les réseaux d’organisations transnationales jusqu’aux espaces d’intervention de l’aide. Pour cela (I) nous nous appuierons sur l’étude d’une littérature grise produite par les institutions internationales (Banque mondiale, Nations Unies, OCDE) et d’une documentation française, pour montrer comment le Private Equity s’est construit comme une solution de financement du développement à partir d’un référentiel financier qui s’est diffusé dans toutes les sphères de gouvernance publique de l’aide. Il s’agira notamment de décrire les logiques (sur un principe « gagnant-gagnant »), les techniques et méthodes (via le choix d’investissement), les cadres théoriques (en particulier le principe d’efficience des marchés et la théorie du ruissellement) et les images subjectives (telle que celle du « courtier honnête » du développement) qui incarnent ce référentiel. Puis (II) en décrivant ce que recouvre cette « solution financiarisée », autrement dit en décrivant comment les acteurs s’organisent concrètement pour réaliser ces investissements, nous montrerons comment ce référentiel se diffuse hors des sphères institutionnelles du développement, construisant ainsi un réseau de circulation multi acteurs. Nous nous appuierons notamment pour cela sur l’importance de l’organisation transnationale du Groupe AFD auprès duquel nous avons pu enquêter à Paris ainsi que dans deux représentations de l’institution à l’étranger (en Afrique de l’Est et de l’Ouest) et sur la centralité du rôle joué par les sociétés de gestion d’actifs comme intermédiaires clés dans le processus de circulation du référentiel financier et l’expansion des activités de Private Equity. Enfin (III), nous évoquerons trois résistances à cette circulation : une résistance institutionnelle (générée par un conflit de vision politique au sein du Groupe AFD entre la figure historique du « banquier » et celle du « financier » du développement) ; une résistance structurelle des terrains d’intervention (dans la mesure où référentiel et instrument financiers mobilisés par l’action publique devancent les structures locales de marché sur lesquelles ils reposent) ; et une résistance imposée par la réalité des situations locales (notamment une asymétrie des savoirs et des compétences financières entre l’institution et les entreprises dans lesquelles elle vise à investir).


Mot-clé : action publique, développement, finance, et Private-Equity

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Assurance Qualité, circulation des normes et contraintes locales dans l’enseignement supérieur au Sénégal

Assurance Qualité, circulation des normes et contraintes locales dans l’enseignement supérieur au Sénégal

Auteur(s) : BARRO aboubacar Abdoulaye ;

Partant de l’expérience de L’Autorité nationale d’assurance qualité de l’enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (ANAQ-Sup) créé en 2012, cette communication, outre la mise au jour des contraintes structurelles qui caractérisent les universités sénégalaises depuis des décennies (Barro, 2010) ; (CNAES, 2013), veut éclairer l’application de normes techniques et de gouvernance issues d’institutions d’évaluation du Nord dans les universités publiques et privées du Sénégal. L’ANAQ-sup, première institution du genre en Afrique subsaharienne francophone, est mis en place dans un contexte international et sous-régional où les systèmes d’évaluation et d’accréditation sont martelés avec force dans tous les plans de développement de l’enseignement supérieur (universités, CAMES, Association des universités africaines, etc.). L’idée de cette communication est née d’une expérience de son auteur, coopté en 2016 par l’ANAQ sup pour évaluer une licence de sociologie dans une des huit universités publiques sénégalaises. Cette évaluation a permis de noter un contraste réel entre la rhétorique de l’assurance qualité et la réalité économique et sociale du système universitaire au Sénégal. D’emblée, l’ANAQ sup annonce en rubrique « Référentiels » de la page d’accueil de son site internet : « Les référentiels d’évaluation institutionnelle et de programmes ont été inspirés par ceux de l’Organe d´Accréditation et d´assurance Qualité des hautes écoles suisses (OAQ)» puis «Les guides ont été inspirés de ceux l’Organe d´accréditation et d´assurance qualité des hautes écoles suisses (OAQ)».

L’ANAQ sup se distingue par son autonomie de gestion, les moyens financiers mis à disposition, ses partenariats divers et le recours à des évaluateurs externes. Depuis 2012, elle a permis un meilleur contrôle du contenu des formations universitaires privées et publiques. Mais cet ancrage contraste avec les contraintes des universités en termes d’infrastructures, de manque de ressources financières (Goudiaby, 2014) et un jeu entre partenaires extérieurs (agences d’évaluation françaises et canadiennes, agence gouvernementale et internationale). Les évaluations de l’ANAQ sup, depuis presque dix ans, sont devenues une routine largement favorisée par les universités qui y trouve un moyen de justification de leurs contenus d’enseignement dans un contexte de forte concurrence avec les instituts privés. Il faut également interroger les critères d’accréditation et non accréditation dans un contexte universitaire où les formations se caractérisent par les mêmes contraintes. Pour ne citer qu’un seul exemple, sur quels critères, la licence de sociologie de l’Université Gaston Berger est accréditée alors que celle de Ziguinchor n’a pas pu l’être en 2016 ? Dans ce contexte, les contraintes citées plus haut poussent à interroger la pertinence d’une telle agence.


Mot-clé : Assurance qualité, enseignement supérieur, évaluation, normes, et Sénégal

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La circulation des référentiels à l’échelle d’une corporation : conflit idéologique, rivalité institutionnelle et fragmentation d’une administration publique

La circulation des référentiels à l’échelle d’une corporation : conflit idéologique, rivalité institutionnelle et fragmentation d’une administration publique

Auteur(s) : Diallo Mariama ;

Cette communication propose une ethnographie de la circulation des nouveaux paradigmes transnationaux de conservation au sein d’une corporation : celle des agents des parcs nationaux . Au delà d’une analyse sur les référentiels en termes d’appropriation, de ré-interprétation voire de détournement, il est en effet pertinent de questionner comment la circulation et la mise en œuvre des référentiels à l’échelle d’une corporation et/ou d’une administration publique suscite de nouvelles re-configurations et des ajustements institutionnels.

Depuis plus de vingt ans, les politiques publiques de conservation au Sénégal font constamment l’objet de réformes comme l’introduction de nouvelles fonctions des aires protégées et la promotion de nouveaux cadres de gouvernance. Les décennies d’« impérialisme écologique » marquées par des déguerpissements, des exclusions des populations locales du premier parc national sénégalais (le parc du Niokolo Koba) ainsi que le contrôle des aires protégées par l’administration de conservation ( notamment la direction des parcs nationaux-DPN) laissent place à des cadres de gestion « participatifs » et « partenariaux ». Cette évolution est le résultat de l’introduction depuis les années 90 de nouveaux normes et paradigmes de conservation. Elle structure désormais les missions des agents sur le terrain, le profil des fonctionnaires à recruter, leurs postures, leurs cultures professionnelles et parfois même leurs rapports à l’Etat. A la suite des travaux des policy transfers studies, qui mettent l’accent sur la dimension exogène des réformes et oriente leurs réflexions en termes de domination des bailleurs de fonds (Charlier, 2003 ; Gupta et Sharma, 2006) et ceux qui appellent à être attentif aux nouvelles re-configurations qu’elles suscitent et qui font désormais partie du processus de formation continu de l’État, de sa reproduction (Hibou 1999 ; Gomez-Temesio, 2014 ; Diallo, 2013), je souhaite aborder un autre angle d’analyse. A la DPN, tous les fonctionnaires n’entretiennent pas le même rapport aux nouveaux référentiels de conservation. On serait tenter de parler de l’émergence d’une administration à deux vitesses, non pas en référence aux projets de développement mais à la posture vis-à-vis des référentiels: les promoteurs d’une appropriation des nouvelles normes de conservation et les résistants qui souhaitent que l’administration conserve son identité initiale. De cette  disjonction naissent des conflits internes et idéologiques, des rivalités institutionnelles qui ne sont pas sans impact sur le fonctionnement au quotidien de l’administration (ses grandes orientations, les affectations, le contrôle des postes de responsabilité, etc.). Elle vient par ailleurs renforcer la fragmentation de l’identité commune des agents de la corporation. Au final, la circulation et la mise en œuvre des référentiels transnationaux de conservation au sein d’une corporation sont une entrée pour explorer les dynamiques actuelles des administrations de conservation.

Le corpus qui sera utilisé lors de cette communication est constitué d’entretiens, d’observations et de biographies de plusieurs fonctionnaires recueillies entre 2014 et 2017 dans le cadre d’une thèse de doctorat.


Mot-clé : conflit, conservation, corporation, idéologie, et Paradigme

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“What it is that makes it possible for them to be successful”: Cultural capital, business and development in the African diaspora in South Africa

“What it is that makes it possible for them to be successful”: Cultural capital, business and development in the African diaspora in South Africa

Auteur(s) : Mlotshwa Khanyile ;

Most often the narratives on postapartheid migration between South Africa and the rest of the African continent border on xenophobia. This xenophobia is seen as located in the country’s mostly poor townships (Tafira, 2018). In these narratives, ordinary black South African citizens are portrayed as violent; beating, burning and killing black foreign African migrants whom they accuse of stealing their jobs and business opportunities. On the part of the African migrants, there is over-emphasis on remittances and development in countries of origin. What the black South African citizens and the foreign African migrants do together to develop their communities in townships and other impoverished spaces like inner city Johannesburg is often neglected. The communities that migrants live in alongside South African citizens in townships and other impoverished inner city spaces in Johannesburg are characterised by diverse cultures (Owen, 2016). This diversity, which can be observed in churches, hair salons, beauty parlours, tailor shops, eating places like restaurants, and in intangible cultural practices such as dances, food practices and language spoken in the streets, is both cultural and economic. In a country where unemployment is slowly surging towards 30 percent, both black South African citizens and migrants, rely mostly on running small businesses that vary from running tuck shops or independently providing services such as plumbing and electrical engineering to big construction consortiums. This Small and Medium Enterprises (SMEs) sector, reportedly contributing 36 percent to the economy, is characterised by creolisation and diversity, which is at once cultural and economic (Smit, 2017). These businesses are at once cultural and economic development imaginaries. However, this burgeoning small business sector is at times the source of xenophobic conflict as local citizens accuse foreign nationals of grabbing the lion’s share of the business opportunities. A cabinet minister was once accused of contributing to the animosity when she said foreign nationals should share their trade ‘secrets’ with locals (Mbatha, 2015). In the context of a diaspora community, this paper maps the circulation of this cultural capital and its implications in business success among the African diaspora community in Johannesburg, South Africa. This is done through analysing newspaper articles, field notes and in-depth interviews transcripts in order to build a narrative of the articulations of cultural capital, business and development in postapartheid Johannesburg, South Africa.

References

Mbatha, A. 2015. “Foreigners told to share their secrets.” IOL, 28 January 2015. Available in: https://www.iol.co.za/business-report/economy/foreigners-told-to-share-their-secrets-1810261 (Accessed on 17 February 2020)

Owen, J. 2016. “Xenophilia in Muizenberg, South Africa: New potentials for race relations?” City and Society 28 (3): 365 – 386

Smit, W. “SMMEs contribute 36% to economy.” Independent On Line, 20 March 2017. Available in: https://www.iol.co.za/business-report/opinion/smmes-contribute-36-to-economy-8269623  (Accessed on 17 February 2020)

Tafira, H., K. 2018. Xenophobia in South Africa: A history. Cham: Springer International Publishing AG


Mot-clé : Circulation. Cultural capital. Diaspora. Diversity. Economic development. Xenophobia.

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