par Jonathan (zaclys) Benabou | 25 Mar 2020 | Non classé
Construire et expérimenter une approche-réseau des circulations commerciales mondialisées en Tunisie
Auteur(s) :
DORON ADRIEN ;
À partir de la présentation d’un cas d’étude sur les approvisionnements mondialisés des souks tunisiens, la communication propose de contribuer aux recherches en cours portant sur l’analyse des circulations commerciales dans Suds. Elle restitue une réflexion théorique cherchant à mettre en œuvre une approche-réseau de ces circulations, puis son expérimentation à partir de données ethnographiques.
Lors des enquêtes menées entre 2012 et 2015 en Tunisie dans le cadre d’une thèse de doctorat, la géographie des approvisionnements des marchés tunisiens en produits de consommation banals importés depuis les places marchandes globales – notamment chinoises – est apparue particulièrement labile. Les variations spatiales et temporelles des routes empruntées par les marchandises s’expliquent par la dépendance des approvisionnements des commerçants envers des dispositifs de contournement des barrières douanières, eux-mêmes particulièrement affectés par le changement politique survenu en 2011 et par les incertitudes de la période post-révolution. L’observation de la recomposition constante des modalités d’approvisionnement et des itinéraires empruntés a permis la mise à jour, à partir d’une approche ethnographique multi-située, d’un réseau de marchés structurant la circulation des marchandises importées en Tunisie.
Sur la base de ces résultats entrant en résonance avec la notion de réseau, d’ailleurs abondamment mobilisée dans la littérature sur les circulations transnationales migratoires comme marchandes, il s’agit de proposer un cadre d’analyse renouvelé des circulations marchandes aux Suds en construisant une approche-réseau de la structuration et des recompositions des routes marchandes agençant les circulations des marchandises, des capitaux, des acteurs et des informations. Cette approche mobilise les outils théoriques et méthodologiques de la sociologie des réseaux sociaux et de l’analyse de réseaux sociaux dans le but de formaliser l’analyse des réseaux évoqués dans les enquêtes ethnographiques et de proposer une analyse de réseaux spatiaux structurant les circulations marchandes.
Cette approche-réseau est ensuite expérimentée à partir des données ethnographiques issues des enquêtes menées en Tunisie. La communication développe alors deux pistes mises en œuvre. La première met en pratique les outils de l’analyse de réseaux sociaux dans l’analyse de l’extension des mobilités entrepreneuriales et des routes marchandes en Tunisie. La seconde teste l’analyse du réseau spatial des marchés tunisiens, mettant en avant les apports de cette approche dans l’analyse des circulations marchandes, mais aussi ses limites.
Mot-clé : circulations, méthodologie, mondialisation, Réseaux, et Tunisie
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par Jonathan (zaclys) Benabou | 25 Mar 2020 | Non classé
Les réseaux de circulation des semences paysannes et « améliorées » issues de la recherche au Burkina Faso : entre superposition, croisements et perméabilité.
Auteur(s) :
ZONGO OUANGO BLAISE ;
Résumé
Les semences paysannes et « améliorées » issues de la recherche (maïs, mil, niébé et sorgho) s’inscrivent-elles dans un même système semencier ou dans des systèmes distincts régis par des règles contrastées entre logiques locales et enjeux nationaux ?
L’objectif de cette communication est d’analyser les différents réseaux de diffusion des semences et de circulation des semences. De Janvier-Avril 2018 une étude a été menée à ce sujet dans cinq villages de la province du Ziro au Burkina Faso, dont trois (Gallo, Petit Boro et Koutéra) dans la commune de Sapouy et deux (Sourou et Taré) dans la commune de Cassou. Des entretiens semi-structurés ont été réalisés auprès de producteurs semenciers et des services étatiques de semences à l’aide d’un guide d’entretien. Un questionnaire a été aussi utilisé pour enquêter les producteurs agricoles familiaux. Les résultats montrent plusieurs réseaux de circulation des semences qui se superposent dans les territoires et se croisent non seulement au sein des exploitations familiales mais aussi dans les champs qui juxtaposent plusieurs variétés interfécondes d’une même espèce. La création et la circulation des semences « améliorées » issues de la recherche datent principalement des années 1970 et est structurée au sein de l’organisation institutionnelle de la filière semencière depuis le 31 mars 2006 et en fonction des filières agricoles par espèce. Les semences paysannes sont sélectionnées circulent depuis des générations dans le cadre de réseaux d’échanges interpersonnels selon des liens de parenté, de voisinage et de connaissances plus ou moins proches qui permettent de s’approvisionner en semences, de diversifier et de conserver une grande diversité variétale. Dans les deux communes étudiées, il apparait que les agriculteur(rice)s appliquent les mêmes critères de choix pour l’approvisionnement en semences, qu’elles viennent de la filière institutionnalisée par la loi nationale semencière ou du système semencier local. Ainsi, quel que soit le réseau utilisé, il(elle) cherchera à évaluer la qualité de la semence (essai une première année puis culture en plein champ si la semence présente les qualités de production, de précocité, de goût et d’esthétique recherchées), mais aussi à s’approvisionner auprès de la source disponible au moment des semis. Le contexte d’incertitude climatique pousse actuellement les agriculteur(rice)s à rechercher des variétés à cycle court qui, dans la zone d’étude, sont principalement fournies par les variétés issues de la recherche. Cependant, les nombreux problèmes de disponibilité liés aux dysfonctionnements de la filière semencière nationale (faiblesse de stocks de semences certifiées subventionnées, date tardive de mise à disposition, mauvaise qualité ses semences certifiées) et le coût élevé d’achat de ces semences certifiées et des intrants qui les accompagnent limitent l’adoption de ces semences. Les pratiques montrent une prédominance très importante des semences paysannes. C’est la libre-circulation des semences, de la filière nationale aux systèmes semenciers locaux, qui permet le maintien d’une diversité biologique élevée et une production agricole exportatrice vers les villes. Mais il n’y a-t-il pas de risque de quitter le grenier pour le magasin de semences améliorées comme le souhaitent les producteurs semenciers ? Le repli sur un seul type de semences n’expose-t-il pas les producteurs à l’insécurité semencière et alimentaire ?
Mot-clé : Burkina Faso, Cassou, circulation, Réseaux, Sapouy, et semences
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