Association pour l’anthropologie du changement social et du développement
Association for the anthropology of social change and development

Médias et complots militaires en Afrique : une analyse des stratégies discursives à partir du cas gabonais

Médias et complots militaires en Afrique : une analyse des stratégies discursives à partir du cas gabonais

Auteur(s) : Saboudi Arthur ;

Dès leur accession à la souveraineté internationale en 1960, de nombreux Etats africains ont fait face à des complots militaires qui ont conjoncturellement ou durablement affecté la structuration de leurs champs politiques respectifs. C’est le cas du Togo avec l’assassinat du de Sylvanus Olympus par un groupe de militaires en 1963 ; du Congo Léopoldville où Joseph Désiré Mobutu chasse Patrice Lumumba avec l’aide de l’armée belge et de la CIA en 1960 ; des Comores en 1975, avec le rôle du mercenaire Bob Dénard, sans compter le « coup d’état médical » de Ben Ali contre Habib Bourguiba en 1987.  Au Gabon, c’est dès 1964 que le pays affronte de manière cyclique, des tentatives de coups d’Etat. Léon M’ba est le premier en en faire les frais ; en 1978, Omar Bongo connaîtra le même sort que son prédécesseur avec le putsch fomenté par le Capitaine Alexandre Mandza Ngokouta, et suivi immédiatement d’un procès qui entraina son exécution publique. Après une période relativement longue d’accalmie, Ali Bongo fera lui aussi face le 17 janvier 2019 à une tentative de renversement de son régime par les militaires du fait de la confusion qui régnait dans suite à son hospitalisation de à Ryad, en Arabie Saoudite, et dont la rumeur et certains médias annonçaient le décès. A partir de la notion de stratégie éditoriale (Joux, 2017 ; De Kerimel, 2010 ; Picard, 2002) et des théories et méthodes de l’analyse du discours télévisuel (Perbost, 2012 ; Coulomb-Gully, 2002 ; Lochard et Soulages, 1999) cette recherche interroge les contenus des éditions des journaux télévisés des chaînes publiques pour voir comment, en minorant les tensions politiques internes gabonaises, les thèses de la déstabilisation ourdie par l’étranger sont mises en sens et véhiculées. Nous essayerons de voir si ces thèses sont de l’initiative des journalistes ou des constructions politiques qu’ils sont contraints d’intérioriser dans la production (collecte, traitement, diffusion) de ces informations.


Mot-clé : Afrique, coups d’Etats, discours télévisuel, Gabon, médias, et stratégies éditoriales

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Masculinités et narration conspirationniste par le haut au Cameroun exemple paradigmatique du discours présidentiel des émeutes de la faim en 2008

Masculinités et narration conspirationniste par le haut au Cameroun exemple paradigmatique du discours présidentiel des émeutes de la faim en 2008

Auteur(s) : MBARGA Asseng Cosmas Gabin ;

L’objectif de notre proposition de communication est de mettre en perspective la manière avec laquelle le discours conspirationniste ou complotiste met en scène les différentes representations de la masculinité des trois groupes de protagonistes que l’on retrouve toujours dans ce type de récit.

Pour ce faire , prenant pour illustration le discours des émeutes de la faim du Président Paul Biya, nous avons choisi une approche critique et théorique du feminisme Postmoderne ou Postructuraliste.

Aussi, pour analyser ce discours, nous allons employé une méthode qualitative et interprétative de contenu qui s’avère la plus coherente dans notre démarche.

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Mot-clé : discours conspirationniste, Feminisme Postmoderne, Masculinisme, et théorie du complot

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Les théories du complot sur Facebook : analyse des discours des partis politiques sur la crise anglophone au Cameroun

Les théories du complot sur Facebook : analyse des discours des partis politiques sur la crise anglophone au Cameroun

Auteur(s) : Timothée Ndongue Epangue ;

Les discours des partis politiques camerounais, sur Facebook, autour de la crise anglophone,  sont au centre de cette réflexion. Depuis que cette crise fait partie du quotidien des camerounais, le réseau social Facebook est le théâtre des discours clivés qui traduisent les différentes idéologies des parties politiques au Cameroun. De ce fait, comment se présentent les interventions des partis politiques camerounais sur Facebook au sujet de la crise anglophone ? Qu’est-ce que ces différentes formes d’expression disent de ces partis politiques ? L’hypothèse centrale ressort  que les différentes interventions permettent de mettre en relief des tranches d’histoire choisies par chacune des idéologies en présence dans le but de manipuler les masses. L’appréhension du phénomène étudié se fait à la lumière de la théorie du complot (Giry, 2017) et du concept du pathos (Angenot, 2008). La netnographie (Sayard, 2013) combinée à la recherche documentaire constitue les outils mis en place pour collecter les données. L’analyse thématique des contenus met en exergue les ambitions égoïstes des partis qui préfèrent se servir de la manipulation pour convaincre les populations à travers la scénarisation de l’information.

 


Mot-clé : Crise anglophone, Les théories du complot, Netnographie, Partis politiques, Pathos, et Scénarisation de l’information

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La circulation des footballeuses en Afrique et dans le monde : exemple des joueuses du casa sport à Ziguinchor et des Amazones de Grand Yoff.

La circulation des footballeuses en Afrique et dans le monde : exemple des joueuses du casa sport à Ziguinchor et des Amazones de Grand Yoff.

Auteur(s) : Diaboula Banna ;

Banna Diaboula, Marame Cissé[1]

La circulation migratoire a toujours occupé  une place cruciale dans le football. Ainsi, au gré des opportunités, de plus en plus de joueuses se déplacent dans des villes ou pays dont les clubs sont capables de leur offrir des conditions sportives et financières. C’est le cas de certaines joueuses du Casa sport et du club de Grand yoff  les Amazones jouant dans des clubs de foot en Gambie, en Guinée Bissau ou en Europe. Les conditions de rémunération proposées par ces clubs confèrent à ce type de circulation une valeur de « marchandise » et mentalement, les footballeuses ont intégré la variable circulation et mobilité  à leur projet professionnel et leur engagement dans le football. En l’absence d’académies de football ou de centres de formation considérés comme les voies  pour intégrer des clubs internationaux, quelle chaîne (agents, organismes et mesures) se déploie dans les transferts internationaux de footballeuses ? Il n’est pas inutile d’analyser les mécanismes de prise en charge des transferts.  Il s’avère que l’intégration d’un club découle de longues démarches qui laissent supposer qu’elles sont productrices d’empowerment, et d’agency donc d’une aptitude  d’accroitre ses capacités de manière individuelle ou collectif pour faire face aux  discriminations dans le football. Comme le montre Piraudeau (2017)[2] « chaque migration de joueuse a sa propre histoire », les motivations, les opportunités, les trajectoires des unes des autres peuvent ainsi différer selon l’âge, le contexte socio-économique et le milieu d’origine. Par ailleurs, l’essor des circulations de joueuses a mis en évidence la prééminence  d’une logique de compétition sur  la logique d’engagement qui a longtemps prévu.  La compétition sportive entraine une amélioration des qualités physiques. Ainsi, « la configuration corporelle se transforme selon les modes de sollicitation du corps dans la pratique et se donne à voir avec des caractéristiques typiquement masculines » Lachhebla (2013)[3]. En intégrant le modèle de jeu masculin, les footballeuses en incorporent des usages corporels qui façonnent leur corps et qui interroge les définitions traditionnelles du genre. On peut se demander  quelles  opportunités, ressources et stratégies  les footballeuses mobilisent- elles pour construire « une chaine de progrès » qui mène à une carrière internationale ? Quelle influence ces mobilités ont –elles  sur le « travail sur les corps » et sur les rapports sociaux de sexe ? C’est autour de ce questionnement que se structure cette communication.

[1] Banna Diaboula et Marame Cissé  sont respectivement Doctorante  et chercheure post-doc dans le cadre de la recherche « Kick it like a girl ! Young women push themselves through football in the African public space», financée par le programme R4D / FNSDDC, dans le cadre d’un partenariat entre la HES SO Travail et Santé Lausanne, l’Institut de hautes études internationales et du développement de Genève l’IHEID, le GESTES de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis/ Sénégal et l’IRSA de l’Université catholique d’Afrique centrale /Cameroun.

[2]Bertrand Piraudeau, « Les migrations internationales des footballeuses : un regard géographique » dans Staps 2017/2 (n°116), pages 75 à 99.

[3] Monia Lachheb, « Devenir footballeuse en Tunisie », Cahiers d’études africaines, 209-210 | 2013, mis en ligne le 06 juin 2015, consulté le 10 mars 2020. URL : http://journals.openedition.org/etudesafricaines/17382


Mot-clé : Afrique, Amazones, casa sport, circulation, Footballeuses, Grand Yoff, Monde, et Ziguinchor

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La circulation globalisée des produits vaginaux : retour sur deux enquêtes de terrain en Tunisie et au Togo

La circulation globalisée des produits vaginaux : retour sur deux enquêtes de terrain en Tunisie et au Togo

Auteur(s) : Ben Dridi Ibtissem ; Mininel Francesca ;

Cette communication présentera les résultats des deux enquêtes de terrain conduites entre 2016 et 2018 au Togo et entre 2000 et 2018 en Tunisie, portant sur l’usage et la circulation de produits vaginaux chez les femmes. Les données ont été récoltées à partir d’entretiens réalisés auprès d’hommes, de femmes et de tradithérapeutes, d’observation participante sur les lieux de vente (souks, marchés, cabinets de consultation, rue et domiciles) et enfin à partir de l’analyse de sites internet (Hymen Shop, The Tight Vagina Shop) commercialisant ces produits.

Ces substances (ovules, gels, liquides et poudres), permettant de simuler un hymen « intact » et/ou un vagin « sec », « propre » et « étroit », sont considérées à la fois comme des subterfuges de virginité, des médicaments, des cosmétiques ou des « potions d’amour » exerçant un contrôle affectif et spirituel sur la vie du conjoint ou des partenaires.

En Tunisie, la palette de produits que peuvent se procurer les femmes est diversifiée : il y a tout d’abord des remèdes souvent appelés « médicaments arabes » à base de plantes et/ou de pierres pilées astringentes, qui peuvent être soit fabriqués par des femmes à domicile soit par des herboristes ; il y a ensuite des médicaments qui se vendent en pharmacie et qui sont utilisés à des fins détournés (ovules avec liquide rouge, crème anti-mycosique astringente) ; il y a enfin des produits (hymens artificiels, crèmes pour blanchir et assainir le vagin) qui sont fabriqués le plus souvent en Asie mais également en Afrique ou en France et commercialisés dans les arrières boutiques des souks et sur internet.

Au Togo, s’il existe des remèdes « néo-traditionnels », fabriqués et vendus localement par des tradithérapeutes dans leurs « cabinets de consultation », on retrouve également des produits venant d’autres pays africains ainsi que des « produits secrets » vendus exclusivement par les femmes appartenant à certains groupes ethnolinguistiques et religieux et circulant de manière « discrète » dans les maisons, les rues et les marchés. Une partie importante de ces derniers est aujourd’hui importée de pays d’Afrique du Nord, du Moyen Orient et d’Asie.

Les contextes sociaux tunisiens et togolais, ainsi que leur évolution récente, seront dépeints afin de comprendre comment et pourquoi ces produits circulent et quels en sont les usages pratiques, les représentations et significations. Nous montrerons comment les politiques néo-libérales, les migrations, la marchandisation, la transnationalisation des phytothérapies locales ainsi que l’évolution des mœurs ont favorisé la généralisation du recours aux produits vaginaux. Nous interrogerons également l’image du corps de la femme véhiculée par le recours à ces produits et le rapport aux normes qu’il laisse entrevoir. Dans ce sens, nous évoquerons le cas particulier des produits vaginaux « halal », ainsi que la légitimisation dont ils font l’objet via des fatwas émises par des éminences musulmanes.

L’analyse de l’évolution de l’usage et de la vente de ces produits sexuels dits « traditionnels » nous permettra de remettre en question les catégories de « tradition » et de « modernité » : nous nous demanderons si les pratiques de traitement du vagin peuvent être considérées comme un effet de la mondialisation et de la marchandisation néolibérale de la sexualité et/ou comme des stratégies de survie et de négociation du pouvoir dans le couple, adaptées à des logiques sociales, morales et religieuses variées.


Mot-clé : Produits sexuels ; Vagin ; Tunisie ; Togo ; Circulation ; Transnationalisation ; Négociation ;

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