par Jonathan (zaclys) Benabou | 25 Mar 2020 | Non classé
Une citoyenneté contestée au Maroc ? Etude de la revendication de la déchéance de la nationalité
Auteur(s) :
El Gharbi Zineb ;
Fin septembre 2018 ont eu lieu des expulsions de bidonvilles au quartier Ain Sebaa de Casablanca, suivies par la destruction de ces habitations par les autorités. Les habitants de ces occupations détruites ont réagi en faisait part de leur humiliation, hogra, dans un premier temps. Remettant en cause le statut de leur “citoyenneté”, ils ont décidé d’entreprendre une marche jusqu’à Ceuta – enclave espagnole au nord du pays – pour demander le droit à l’asile politique. Dans le texte qu’ils ont produit pour communiquer à cet effet, les habitants précisent que l’asile est un “droit universel garanti par les traités et conventions internationales”, avant de conclure par la phrase suivante : “qui n’a pas de logement, n’a pas de patrie”.
Fin août 2019 six détenus politiques rifains, incarcérés pour leur participation au Hirak du Rif, ont rendu public un communiqué dans lequel ils affirment leur détermination “à abandonner la nationalité de l’État marocain et sa déchéance, ainsi qu’à rompre le lien d’allégeance, à partir de la date de parution” du communiqué. Ils concluent le communiqué comme suit : “Nous pleurons la patrie, nous lui avons sacrifié la fleur de notre âge et nous lui donnerons notre vie, cependant, nous ne serons jamais prêts à cautionner un État qui veut enterrer un peuple, une patrie et un rêve d’une dignité et d’une liberté”.
A travers ces déclarations et ces actes, ce sont des fonds d’appartenances qui sont remis en question. L’Etat est un cadre dans lequel s’exprime un cumul d’appartenances concurrentes. Nous cherchons à comprendre l’échelle d’activation de ces appartenances et de leurs influences sur les individus. Ce qui revient à poser la question du degré d’intégration de ces individus dans la cité moderne qu’incarne l’Etat marocain. Plusieurs revendications se croisent, plusieurs modalités d’action ou d’agir varient selon, non seulement les contextes, mais aussi les moyens et les outils dont disposent les concernés (apparitions sur différents supports de médias, publications sur les réseaux sociaux). Ces éléments nous conduisent à questionner avec profondeur la fabrique de ce sentiment d’appartenance à une entité abstraite, l’Etat, qui façonne les règles de conduite et les droits de ses sujets. Le sens de la citoyenneté nous semble dans ce cas distant de celui que l’on peut lui donner au nord de la Méditerranée, non seulement pour des questions de contextes mais aussi pour des questions pratiques et historiques. Qu’est ce qui crée le sentiment de communauté au sud de la Méditerranée et au Maroc précisément ? En ce sens, qu’est ce que faire “sacrifice” pour faire communauté ? Quels sont les facteurs et les fonds d’appartenances qui satisfont ce sentiment national ou au contraire, qui poussent à l’envie de déchoir sa nationalité et de migrer ?
Notre projet de communication tient compte de deux éléments liés aux deux événements relevés. Le premier questionne le sens de la citoyenneté en tant que sentiment d’appartenance à un Etat et d’accès à des droits. Le second concerne la déchéance de la nationalité comme droit, qui implique de son côté le droit de fuir et le droit à l’assistance internationale par la convocation des instances et du droit à l’asile politique. Pouvons nous dès lors affirmer l’existence d’un autre droit dans celui qui consiste au refus de la citoyenneté ? Est ce que le droit de fuite fait partie des droits citoyens ?
Mot-clé : citoyenneté, émigration, information, médias, et répertoire d'action
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par Jonathan (zaclys) Benabou | 25 Mar 2020 | Non classé
Mouvements citoyens ouest africains : Les enjeux de la transnationalisation d’un modèle militant
Auteur(s) :
SYLLA Almamy ;
Les migrations de retour vont de pair avec des transferts de savoirs, de savoir-faire et de valeurs. Les migrants de retour sont à la fois des passeurs, des acteurs du changement social et des entrepreneurs politiques et économiques. Ils évaluent constamment les valeurs de justice sociale (par exemple l’accès aux logements, la gratuité des soins de santé, les primes de chômage et la protection sociale, les modes d’actions politiques, etc.) et de citoyenneté des pays d’accueil ou de transit avec celles de leur pays d’origine au retour. Au retour, ils tentent de reproduire dans les milieux d’accueil leurs expériences migratoires, la mise en pratique des savoir-faire et des savoirs techniques et les praxis économiques, politiques et sociales apprises tout au long de leurs parcours migratoires par divers modes d’actions sociales, économiques et politiques. Partant des expériences de retour des rapatriés de la Côte d’ivoire et de la Libye au Mali, nous traiterons dans cette communication la relation entre les migrations de retour et la circularité des savoirs, des connaissances et des valeurs (citoyenneté, participation politique, contestation, de liberté, d’inclusion et mise en place des niches économiques, etc.). La communication utilisera les données tirées de nos recherches doctorales et postdoctorales sur les migrations de retour à l’aune des mutations politiques, sociales et économiques en cours au Mali.
Mot-clé : circularité, migrations, retour, savoirs, et valeurs
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par Jonathan (zaclys) Benabou | 25 Mar 2020 | Non classé
Penser les nouveaux mouvements sociaux à partir de l’expérience des mouvements de contestation de la présence française en Afrique subsaharienne
Auteur(s) :
KPONVI Afiwavi Georgette ;
EYENGA Georges Macaire ;
ZITTI Tony ;
Cet article propose de comprendre des mobilisations collectives, qui ont émergé partout en Afrique et en Occident durant cette décennie, connues sous le terme de « mouvements anti-français », d’analyser leurs logiques d’actions et de circulation. En août 2017, l’activiste Kemi Seba, président de l’ONG Urgences Panafricanistes, brûle devant la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dont le siège est à Dakar, un billet de 5000 francs CFA. L’acte, sans doute plein de sens, fait le tour des réseaux sociaux et des médias du monde entier. En 2019, les manifestations s’accentuent en Afrique de l’Ouest contre cette fois-ci, la présence militaire française au Sahel où la France y déploie plus de 4 000 soldats et près d’un milliard d’euros pour la lutte contre le terrorisme. De Niamey à Bamako en passant par Ouagadougou, des mouvements contestataires foisonnent pour dénoncer – au moyen de messages tels « à bas la France ! », « Barkhane dégage ! » – ce que certaines populations considèrent comme une occupation néocoloniale. Comment et pourquoi se mobilisent les mouvements dits anti-français à l’échelle du continent ? Quels sont les modes d’action et quelles sont les logiques de circulation ? Si dans les études politiques africaines, l’étude des mouvements sociaux s’est davantage intéressée aux contestations démocratiques et aux revendications identitaires, peu d’attention a été accordée aux mobilisations transnationales anti-impérialistes depuis le 21e siècle. L’exemple des « mouvements anti-français » s’avère fructueux pour comprendre les dynamiques actuelles de contestation en Afrique. Sur le plan méthodologique, l’analyse recourt à la sociologie compréhensive pour saisir le sens que les acteurs concernés par ces mouvements donnent à leurs actions. Les données sont en train d’être construites à partir d’observations empiriques et d’analyses de contenu.
Mot-clé : anticolonialisme, Françafrique, mouvements sociaux, et Relations internationales
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par Jonathan (zaclys) Benabou | 25 Mar 2020 | Non classé
Mobilisations politiques et créations identitaires dans les sociétés post-esclavage (Bénin, Niger, Mauritanie, Tunisie) : une difficile transnationalisation de la question
Auteur(s) :
N'Diaye Ramata ;
Cette communication a pour but de comprendre le surprenant succès politique de candidats issus d’un groupe social marginalisé d’origine servile lors d’élections locales au nord du Bénin au début des années 2000 : les Gando. L’argument principal avancé pour expliquer cette réussite fut leur capacité à s’organiser politiquement en revendiquant leur identité Gando dans le contexte particulier de la démocratisation et le tournant libéral amorcé dans les années 1990s. Toutefois, afin d’examiner en détail le succès politique des Gando dans une société post-esclavage, cette communication fera référence à d’autres formes de mobilisations politiques de groupes sociaux d’ascendance servile, notamment en Mauritanie, au Niger et en Tunisie qui ont décidé d’utiliser (ou non) la revendication identitaire comme support de leurs mobilisations politiques. L’utilisation de cette perspective comparative nous permettra d’apprécier la spécificité du cas béninois et de mettre en exergue les limites d’un mouvement transnational fédérant les mobilisations politiques de groupes sociaux d’origine servile.
Mot-clé : théorie des mouvements sociaux ; mobilisations politiques et identitaires ; démocratisation ; citoyenneté ; post-esclavage
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par Jonathan (zaclys) Benabou | 25 Mar 2020 | Non classé
“Hoje não saio daqui” : mise en récit dialogique de la migration angolaise dans une favela de Rio de Janeiro
Auteur(s) :
Quirion Nicolas ;
En 2020, la compagnie « Cia Marginal », œuvrant au sein des favelas de Maré, à Rio de Janeiro, a présenté sa nouvelle création. La pièce aborde la migration angolaise dans cet espace urbain. Des questions ayant trait aux frontières urbaines et au racisme y sont notamment soulevées.
L’immigration angolaise représente, depuis les années 1970, le principal flux de personnes en provenance d’Afrique vers le Brésil. Le mouvement le plus important a ainsi eu lieu entre les années 1990 et le début des années 2000, lorsqu’une importante population de jeunes hommes fuyant les rusgas (recrutement militaire obligatoire) s’est établie dans la ville de Rio de Janeiro. Pour diverses raisons, ces individus — généralement issus des classes populaires et anciens résidents des musseques (quartiers informels et précaires de Luanda) — se sont concentrés dans une série de favelas appartenant au complexe de Maré, dans la zone nord de Rio de Janeiro. Cependant, dès la fin des années 1990, ces immigrants ayant fui de la guerre civile se sont retrouvés ciblés par des rumeurs les associant à la criminalité violente.
Dans la nouvelle pièce de la compagnie « Marginal », l’environnement de la favela est utilisé comme support dramatique. Au cours du spectacle, un dialogue s’opère entre les intégrants à part entière de la compagnie et un groupe de jeunes acteurs angolais recrutés pour l’occasion. Les idéalisations et préjugés qui caractérisent les perceptions mutuelles entre les deux pays — Angola et Brésil — sont mobilisés comme ressort afin de provoquer une réflexion concernant, principalement, les discriminations raciales et les frontières urbaines. Une analyse des choix de mise en scène permettra de discuter la possibilité de représentation politique pour les migrants africains au Brésil, ainsi que de penser critiquement l’apparition du multiculturalisme et du cosmopolitisme dans une périphérie urbaine dégradée de Rio de Janeiro.
Mot-clé : Angola, Brésil, favela, Frontière, racisme, segrégation, et théâtre
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Voir le panel / Circulation and Transformation of Knowledge and their Effects in the Global South – Travelling Texts, Pictures, Videos and Imaginations
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