Association pour l’anthropologie du changement social et du développement
Association for the anthropology of social change and development
“Saisir l’Etat”. Les conflits d’héritage, la justice et la place du droit à Cotonou

“Saisir l’Etat”. Les conflits d’héritage, la justice et la place du droit à Cotonou

Andreetta S., 2019, “Saisir l’Etat”. Les conflits d’héritage, la justice et la place du droit à Cotonou, Coll. Espace Afrique, Louvain la Neuve, Academia.

À partir des conflits d’héritage et de la réforme du droit de la famille du Bénin, ce livre examine la place de la loi dans les négociations familiales, dans le travail des juges et dans le fonctionnement des tribunaux à Cotonou, la capitale économique. Il propose de repenser la place de l’État et des normes formelles dans un contexte où les services publics sont souvent qualifiés de corrompus, de réfléchir au rôle des professions libérales et à leur rapport à l’État sur le continent africain.


Aux marges des règles et des lois

Aux marges des règles et des lois

Ayimpam S. ed., 2019, Aux marges des règles et des lois. Régulations informelles et normes pratiques en Afrique, Louvain la Neuve, Academia/L’Harmattan, 332 p.

La mondialisation a pour conséquence un affaiblissement de la souveraineté des États-nations qui a ouvert la voie à une multiplication de sphères d’actions informelles, non légales voire illégales. En Afrique, l’« informalisation » des institutions se réalise sous la forme d’arrangements, de conventions, d’usages qui s’écartent des « normes officielles ». Ce sont ces processus de régulation informelle que cet ouvrage – le premier en français sur les « normes pratiques » – explore en profondeur.

Avec les contributions de An Ansoms, Sylvie Ayimpam, Sylvain Batianga Kinzi, Roberto Beneduce, Jacky Bouju, Magdalena Chulek, Olivier de Halleux, Albert Malukisa Nkunku, Patrice Mukulu Nduku, Marième Ndiaye, Aymar Nyenyezi Bisoka, Jean-Pierre Olivier de Sardan, Ebbe Prag, Njaka Ranaivoarimanana.

Comprendre la trajectoire des interventions de développement

Comprendre la trajectoire des interventions de développement

Jacob J.-P. et Lavigne Delville P., 2019, Comprendre la trajectoire des interventions de développement. Processus et réseaux d’acteurs dans trois projets d’eau potable (Burkina Faso, Haïti, Ghana), Coll. Etudes de l’AFD, Paris, Agence française de développement, 186 p.

Qu’est-ce qui concourt au « succès » ou à l’« échec » d’un projet de développement ? Comment comprendre la trajectoire d’interventions et leurs résultats ?
Analysant trois interventions visant à restructurer et étendre la desserte en eau potable dans trois pays (Burkina Faso, Ghana, Haïti), la présente étude montre que le succès d’une intervention tient au fait qu’elle réussit à réunir et faire tenir ensemble des acteurs et des objets hétérogènes, à construire et stabiliser un « réseau sociotechnique » nouveau, offrant un service amélioré. Cela ne va pas de soi et suppose un travail actif d’« intéressement », de négociation, de stabilisation de règles du jeu dans des environnements complexes et souvent peu stables.
Une intervention de développement suppose en effet la coopération d’acteurs et d’institutions multiples qui n’ont ni les mêmes intérêts ni les mêmes objectifs, ne jouissent pas des mêmes capacités institutionnelles et ne déploient pas leurs activités selon des temporalités identiques.
Cette étude donne des clés pour comprendre la trajectoire, parfois mouvementée, d’une intervention (définie comme un ensemble articulé de « phases projets »), à travers son histoire et les différentes épreuves qu’elle a rencontrées. Elle montre que les rapports entre les différents réseaux d’acteurs mis en jeu dans l’intervention – et, en particulier, la place
qu’occupent les usagers et les acteurs du service de l’eau dans la définition des objectifs et le pilotage – sont déterminants dans sa trajectoire.
À partir de ces trois cas, l’étude propose des réflexions et des outils d’analyse de validité plus générale, qui éclairent la trajectoire des interventions de développement et leurs conditions de réussite. Elle ne manquera pas d’intéresser praticiens, évaluateurs et décideurs.

L’Etat sourcier. Eau et politique au Sénégal

L’Etat sourcier. Eau et politique au Sénégal

Gomez-Temesio V., 2019, L’État sourcier. Eau et politique au Sénégal, Lyon, ENS Editions, 265 p.

Depuis les années 1980, l’eau est devenue un objet de préoccupation au sein de la communauté internationale. Cette substance vitale a désormais acquis une valeur marchande qui dicte la conditionnalité de l’aide au développement dans les pays du Sud. Le forage hydraulique est au coeur de la réforme de privatisation qui traverse le Sénégal. Pour appréhender cette infrastructure, l’auteur revisite une posture ethnographique popularisée par l’École de Manchester : l’entrée sur le terrain par les conflits.
En mettant en lumière les différents dysfonctionnements que connaissent les forages, elle interroge les processus au travers desquels se négocient et se construisent autorité publique et légitimité politique dans le Sénégal contemporain.
Cette étude ethnographique minutieuse explore le processus de formation de l’État au carrefour de l’anthropologie politique, de l’anthropologie juridique et de l’anthropologie du développement. Le forage apparaît ici comme un lieu de l’État et pour l’État. À ce dernier, le forage permet de se construire et de se reproduire sur son territoire. Aux sciences sociales, de
répondre aux questions suivantes : comment penser l’État ? Comment fonctionne-t-il en Afrique ?

Démocratie par le bas et politique municipale au Sahel

Démocratie par le bas et politique municipale au Sahel

Hagberg S., Kibora L. et Körling G. ed., 2019, Démocratie par le bas et politique municipale au Sahel, Coll. Uppsala Papers in Africa Studies Vol. 4, Uppsala, Uppsala University.

Cet ouvrage collectif engage une analyse ethnographique des communes sahéliennes, notamment celles du Burkina Faso, du Mali et du Niger. A travers des études de cas, l’idée est de décrire la démocratie locale telle qu’elle est pratiquée au niveau municipal. La commune est au cœur de la réflexion pour plusieurs raisons. C’est dans la commune que les plans de développement sont mis en œuvre. La commune est aussi le lieu où les politiques publiques prennent corps dans la vie quotidienne des citoyens. Elle est également l’espace local où la réalisation d’infrastructures et d’actions de développement se concrétise. La commune abrite le conseil municipal, cette nouvelle institution locale. C’est dans la commune que « la forme » et « la substance » de la démocratie se confrontent. La commune sahélienne est une arène, un espace public, une représentation culturelle, une institution nouvelle et un enjeu. Elle est « le retour à la maison » en même temps qu’elle est une nouvelle création de l’État. La commune et ses représentants sont traités de tous les noms ; elle est la cible des ragots et des revendications, des mobilisations et des manquements, des développements et des détournements.

L’ouvrage est le résultat de plusieurs projets de recherche entre le Département d’anthropologie culturelle et d’ethnologie / Forum for Africa Studies de l’université d’Uppsala (Suède), l’Institut des sciences des sociétés du Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (Burkina Faso) et le centre de recherche Point Sud (Mali). La plupart de chapitres ont été écrits en tandem entre chercheurs seniors et juniors dans un esprit collaboratif engagé.

Existe en version papier et pdf. Pdf gratuit