Association pour l’anthropologie du changement social et du développement
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État des lieux des modes de gestion de la diversité cultivée par les paysans dans deux sites du bassin arachidier au Sénégal : la coexistence comme nouvelle normalité ?

État des lieux des modes de gestion de la diversité cultivée par les paysans dans deux sites du bassin arachidier au Sénégal : la coexistence comme nouvelle normalité ?

Auteur(s) : Faye Ndeye Fatou ; Cobelli Océane ; Beaurepaire Sophie ; Labeyrie Vanesse ;

Les politiques agricoles et les programmes de développement soutiennent la structuration des filières de production de semences certifiées au Sénégal, notamment pour l’arachide et le mil. Or la littérature montre que la diversité des espèces et des variétés permet de valoriser des environnements hétérogènes et de limiter le recours aux intrants. Favoriser l’accès des agriculteurs à cette diversité est donc crucial dans l’objectif d’accompagner la transition agro écologique. Cela est d’autant nécessaire en Afrique de l’Ouest où l’accès aux intrants peut être limité du fait du manque de moyens. Dans ce contexte, la diversité des espèces et des variétés est le principal levier d’action des agriculteurs. L’objectif général de cet article est de décrire comment s’organise les modalités de coexistence entre les variétés paysannes et celle issues de la recherche dans les exploitations agricoles familiales. Il cherche notamment à étudier les sources d’approvisionnement en semences et les différentes fonctions remplies par les espèces et variétés cultivées. Les données utilisées proviennent d’enquêtes ménages et de focus groupes menés dans le bassin arachidier du Sénégal. Au total, 102 ménages ont été enquêtés dans les zones de Niakhar (ouest du bassin arachidier) et Koungheul (est du bassin arachidier). Quatre espèces ont été ciblées : l’arachide (Arachis hypogaea), le mil (Pennisetum glaucum), le niébé (Vigna unguiculata) et le gombo (Abelmoschus esculentus). Ces espèces sont cultivées par la grande majorité des ménages dans les zones d’étude et remplissent des fonctions vitales au sein des ménages.  Les informations suivantes ont été collectées : (i) : les assemblages d’espèces et de variétés cultivées en 2017, et l’origine des variétés (paysannes, issues de la recherche) pour le mil, l’arachide, le niébé et le gombo ; (ii) leurs valeurs du point de vue des agriculteurs et agricultrices ; et (iii) les pratiques d’approvisionnement en semences. Les résultats des analyses montrent que les exploitations cultivent une diversité d’espèces et de variétés. Elles associent des valeurs différentes aux variétés paysannes ou issues de la recherche et mettent en avant leurs complémentarités. Les exploitations familiales du bassin arachidier ont recours à une diversité de sources de semences, avec une prédominance de l’autoproduction. La proportion de ces différentes sources varie entre espèces, selon leurs caractéristiques biologiques et leurs usages sociaux et économiques. Le recours aux semences certifiées reste minoritaire. De façon générale, l’accès des exploitations familiales à ces différentes variétés est permis par la coexistence d’une diversité de sources de semences, dont le maintien apparait comme un enjeu important pour leur fonctionnement.

 


Mot-clé : Afrique de l’Ouest, agrobiodiversité, approvisionnement, circulation, and semences

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