Association pour l’anthropologie du changement social et du développement
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La mobilité géographique dans les récits de vie des demandeurs d\’asile gays africains, comme moyen d’exploration des déplacements genrés

La mobilité géographique dans les récits de vie des demandeurs d\’asile gays africains, comme moyen d’exploration des déplacements genrés

Auteur(s) : BOUCHETAL PELLEGRI Franck ;

L’étude des récits de vie des demandeurs d’asile gays avant leur départ pour l’Europe, atteste de multiples déplacements dont beaucoup ne sont pas directement liés à des persécutions homophobes. Ce faisant ces mobilités décrites par des hommes, intervenants à des âges et dans des contextes sociaux variés, laissent entrevoir des mécanismes particuliers qu’il semble intéressant d’interroger.

 

Qu’il s’agisse de déplacements liés à la structure familiale, à la scolarité ou aux enjeux socioprofessionnels, ils interfèrent avec la construction de soi et le vécu masculin et homosexuel à de multiples niveaux. Dans leurs explicitations, ils illustrent des mécanismes profonds des sociétés traditionnelles mais attestent également d’évolutions en cours sous la pression des modes de vie occidentaux.

 

Par une analyse fine des récits de 130 demandeurs d’asile gay, mon travail se propose d’explorer les différents déplacements qu’ils décrivent avant leur départ de leur pays pour l’Europe. Il s’appuie sur plus de 170 relocalisations identifiées dans les verbatim et référencées par âge, lieu de départ et d’arrivée, motif et contexte social. Celles-ci concernent plus de 90 garçons venant de différents pays d’Afrique de l’Ouest et appartenant à différents milieux sociaux. L’étude des données permet ainsi d’en analyser la fréquence et les effets sur les parcours personnels dans une logique de recentrage global vers les capitales et de recherche d’accès à des modèles de vie plus occidentaux.

 

Au-delà de la catégorisation de ces mobilités qui permet de mettre en avant certains situations sociales clefs, mon travail explore les justifications données par les garçons pour analyser en quoi ces déplacements sont liés à l’identité de genre et à la construction homosexuelle. Ils montrent ainsi qu’au-delà des contraintes sociales et des pressions diverses, ils s’inscrivent dans une logique d’individualisation et de cherche de développement de soi qui mêlent les représentations traditionnelles et occidentales.

 

Malgré les différences individuelles liées aux milieux d’origine et aux pratiques religieuses, l’ensemble montre des tendances globales qui poussent les garçons à la migration et dans lesquelles chaque relocalisation semble une étape supplémentaire dans la construction de soi et la prise de distance avec le milieu d’origine. Ce procès d’autonomisation et d’inviduation qui apparait central dans les récits, permet d’envisager ces déplacements comme un processus initiatique d’apprentissage qui concours à préparer le garçon à sa migration ultime vers l’Europe.

 

Ainsi, nous montrerons ainsi comment ces déplacements multiples peuvent être envisagés non pas comme des événements faisant rupture dans la vie des garçons, mais comme des moments de passage dans un parcours de construction de soi personnel articulant les modèles culturels traditionnels, les évolutions de la société en cours, les représentations de la masculinité et le vécu de l’homosexualité.


Mot-clé : Afrique, déplacements, Genre, and homosexuels

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Dakar : les acteurs du système de transports et les politiques publiques de modernisation

Dakar : les acteurs du système de transports et les politiques publiques de modernisation

Auteur(s) : Sakho Papa ;

La grande ville africaine née de la mondialisation dans sa phase internationalisation du XIXème siècle-début XXème siècle est devenue depuis le début du XXIème siècle la figure emblématique de la « métropole des infrastructures ». Elle symbolise l’image d’une Afrique moderne et branchée sur les flux mondiaux aux yeux des décideurs des Etats africains et bailleurs de fonds internationaux. Elle est ainsi portée par des politiques publiques soutenues par des investissements privilégiant la modernisation des grandes infrastructures et particulièrement de transports urbains.

De Rabat au Cap et de Dakar à Nairobi, à l’image des villes européennes et américaines, chacune d’elle dispose de son métro, tram, train express, système de Bus transit rapid selon le cas en exploitation ou au moins en projet. Mais partout, l’exploitation de ces grandes infrastructures vient se superposer à un système préexistant dit informel ou artisanal de transport en commun connu pour sa capacité de génération d’activités de survie dans un contexte d’un marché du travail exigu. Suite aux tentatives de modernisation aux résultats mitigés par le renouvellement de l’outil de travail et de professionnalisation des acteurs, de quelle manière les acteurs du système envisagent-ils ces politiques publiques de modernisation des métropoles africaines ?

Pour répondre à cette question, Dakar pour avoir abrité depuis les années 1990 toutes les politiques de modernisation de transport et aujourd’hui à l’ère du train express et du BRT constitue un terrain pertinent d’observation. Les données mobilisées résultent d’une enquête quantitative sur un échantillon de 180 acteurs du système de transport répartis entre 6 sites de transport informel de Dakar en octobre 2019.

La communication est axée autour de trois points. Le premier porte sur une analyse des politiques publiques de modernisation de la mobilité urbaine. Le second présente une photographie des acteurs du système de transport actuel. Enfin dans un troisième point sont abordées les perceptions et attitudes acteurs du système vis-à-vis des politiques de modernisation


Mot-clé : Afrique, dakar, informel, métropole, modernisation, and transport

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Les infrastructures africaines de demain seront chinoises : la contribution chinoise au financement et à la réalisation des infrastructures en Afrique

Les infrastructures africaines de demain seront chinoises : la contribution chinoise au financement et à la réalisation des infrastructures en Afrique

Auteur(s) : Aurégan Xavier ;

En Afrique, les multiples carences infrastructurelles forment l’un des facteurs impactant la transformation économique du continent, si ce n’est son sous-développement, et sous-tendraient, par voie de conséquence, son difficile arrimage à la mondialisation. Partiellement occultées par des États endettés et soumis aux programmes d’ajustement structurel (PAS) à partir des crises économiques et financières induites par les chocs pétroliers des années 1970, de moins en moins financées par les partenaires bi- et multilatéraux qui y voyaient une source de mauvaise gouvernance, les infrastructures, qu’elles soient de communication, de production ou encore énergétiques, sont revenues au premier plan des politiques de développement dans la décennie 2000 du fait de la présence et du financement croissants chinois.

Dans ce contexte, le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) est la dernière stratégie adoptée par l’Union africaine pour améliorer l’accès aux réseaux et aux services d’une part, et développer un maillage intégré d’infrastructures régionales et continentales d’autre part. Si les besoins en infrastructures sont incommensurables, les besoins de financement aussi. Parmi les principaux bailleurs de fonds, la Chine a la particularité de pouvoir construire en Afrique les infrastructures qu’elle finance. Appliquant à l’étranger son modèle de développement éprouvé à l’échelle nationale, la Chine a effectivement comme priorité de financer et de faire construire, par ses entreprises à capitaux publics notamment, ces infrastructures qui, en Afrique, pourraient permettre de – mieux – faire circuler les capitaux, les hommes et les marchandises.

Cette proposition de communication explore plusieurs sources statistiques nationales, régionales et internationales pour évaluer la contribution de la Chine au financement des infrastructures africaines. Notre étude montre que le financement chinois n’est pas différent des autres bailleurs de fonds, et qu’il est principalement orienté vers l’Afrique de l’Ouest et les transports. A travers la comparaison des cas ivoirien et djiboutien, cette proposition démontre l’influence croissante de la Chine dans le financement et la construction d’infrastructures. Pour l’instant, en Côte d’Ivoire, ces financements n’ont pas d’impact significatif sur la dette publique extérieure, ce qui n’est pas le cas de Djibouti. En définitive, ces infrastructures africaines sont avant tout pensées et souhaitées par les élites dirigeantes africaines. Dans ce cadre, la Chine reproduit-elle, avec ses caractéristiques et sur commande, un modèle de développement inégal qui ne diffère que marginalement de l’intervention occidentale post-coloniale ? Par voie de conséquence, engendre-elle, par le biais de ses acteurs à capitaux publics, de nouveaux rapports inégaux aux territoires et à l ‘espace ?


Mot-clé : Afrique, Chine, Enjeux, Inégalités, and Infrastructures

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L’internationalisation des médias chinois en Afrique subsaharienne à la lumière du concept du sharp power: Une casuistique de l’entreprise StarTimes dans la télédistribution numérique par satellite au Cameroun

L’internationalisation des médias chinois en Afrique subsaharienne à la lumière du concept du sharp power: Une casuistique de l’entreprise StarTimes dans la télédistribution numérique par satellite au Cameroun

Auteur(s) : Eric Moreno Begoude Agoume ;

Depuis l’avènement de la politique du Going global (internationalisation) des entreprises chinoises impulsé par Jiang Zemin en 1995 suite à son mot d’ordre <<sortez! Devenez des acteurs mondiaux>>, la Chine ambitionne rattraper son retard dans l’optique de contrebalancer l’Occident. Aujourd’hui plus qu’hier, l’Empire du Milieu renonce à la philosophie du <<profil bas>> pour le <<rêve chinois>>. Cette nouvelle étiquette de la politique de puissance de la Chine s’opérationnalise tant sur le plan national qu’international avec la mise en oeuvre progressive du projet géopolitique axé sur les nouvelles routes de la soie. En raison de cela, la République populaire de Chine va injecter des capitaux aux confins de ses frontières, et ce, dans les secteurs aussi divers que variés (agricole, énergétique, minier, des transports, des médias etc.). Conscient de l’enjeu que représente la circulation de l’information et les contenus audiovisuels au XXIe siècle, la Chine y attache un interêt particulier dont le but est l’amélioration de son image sur l’échiquier international écornée par les médias du Nord. Forte de la concurrence qui prévaut en Afrique dans le domaine de la télédistribution, Xi Jinping, lors de la tenue du IIe sommet du FOCAC qui eut lieu à Johannesburg du 3 au 5 décembre 2015, plante le décor de la promotion d’une numérisation de la télévision en Afrique avec la mise en place d’un projet intitulé <<Accès à la télévision satellite pour 10000 villages africains>>. Ce projet attribué à l’entreprise privée chinoise StarTimes a pour cible 20 pays africains avec un cout global de 215,87 millions de dollars sur financement exclusif du gouvernement chinois. C’est dans ce cadre que cette multinationale chinoise débourse la somme de 6 milliards de FCFA pour doter 300 villages camerounais de la télévision par satellite. En réalité, cette projection médiatique de la Chine au travers de StarTimes ne rend plus efficacement compte d’un entendement sous le format du soft power mais du sharp power. En clair, c’est un <<pouvoir qui perce, pénètre et perfore l’environnement politique et informationnel des pays ciblés>>. De là, la Chine cherche à imprimer sa nation branding en Afrique et spécifiquement au Cameroun. En vue de réduire la fracture numérique qui sied entre zones urbaines et rurales, cette étude soulève la question de la compétitivité de StarTimes avec pour motif la télédistribution en Afrique et notamment au Cameroun. Pour cela, l’on se pose cette interrogation: Comment la puissance chinoise crédibilise son image internationale en Afrique et particulièrement au Cameroun à partir de la télédistribution? La réflexion s’attèle à partir d’un matériau collecté auprès des responsables de l’entreprise chinoise StarTimes, du Ministère de la Communication et surtout les villages récipiendaires. En convoquant l’analyse qualitative traduite ici par les entretiens semi-directifs sur les acteurs sus-évoqués, cette étude tente de montrer le jeu trouble de l’entreprise chinoise StarTimes forge le voile de la télédistribution de 300 villages camerounais au sujet d’une influence certaine et de la conquête silencieuse d’un éventuel marché médiatique.


Mot-clé : Afrique, Cameroun, médias chinois, sharp power, and StarTimes

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Médias et complots militaires en Afrique : une analyse des stratégies discursives à partir du cas gabonais

Médias et complots militaires en Afrique : une analyse des stratégies discursives à partir du cas gabonais

Auteur(s) : Saboudi Arthur ;

Dès leur accession à la souveraineté internationale en 1960, de nombreux Etats africains ont fait face à des complots militaires qui ont conjoncturellement ou durablement affecté la structuration de leurs champs politiques respectifs. C’est le cas du Togo avec l’assassinat du de Sylvanus Olympus par un groupe de militaires en 1963 ; du Congo Léopoldville où Joseph Désiré Mobutu chasse Patrice Lumumba avec l’aide de l’armée belge et de la CIA en 1960 ; des Comores en 1975, avec le rôle du mercenaire Bob Dénard, sans compter le « coup d’état médical » de Ben Ali contre Habib Bourguiba en 1987.  Au Gabon, c’est dès 1964 que le pays affronte de manière cyclique, des tentatives de coups d’Etat. Léon M’ba est le premier en en faire les frais ; en 1978, Omar Bongo connaîtra le même sort que son prédécesseur avec le putsch fomenté par le Capitaine Alexandre Mandza Ngokouta, et suivi immédiatement d’un procès qui entraina son exécution publique. Après une période relativement longue d’accalmie, Ali Bongo fera lui aussi face le 17 janvier 2019 à une tentative de renversement de son régime par les militaires du fait de la confusion qui régnait dans suite à son hospitalisation de à Ryad, en Arabie Saoudite, et dont la rumeur et certains médias annonçaient le décès. A partir de la notion de stratégie éditoriale (Joux, 2017 ; De Kerimel, 2010 ; Picard, 2002) et des théories et méthodes de l’analyse du discours télévisuel (Perbost, 2012 ; Coulomb-Gully, 2002 ; Lochard et Soulages, 1999) cette recherche interroge les contenus des éditions des journaux télévisés des chaînes publiques pour voir comment, en minorant les tensions politiques internes gabonaises, les thèses de la déstabilisation ourdie par l’étranger sont mises en sens et véhiculées. Nous essayerons de voir si ces thèses sont de l’initiative des journalistes ou des constructions politiques qu’ils sont contraints d’intérioriser dans la production (collecte, traitement, diffusion) de ces informations.


Mot-clé : Afrique, coups d’Etats, discours télévisuel, Gabon, médias, and stratégies éditoriales

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